CIRCUIT EN TURQUIE (juillet -
août 2008)
- Données historiques
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- L'histoire de la Turquie, c'est d'abord celle de l'Anatolie.
C'est dans cette partie du monde que les hommes du
néolithique (entre 9.000 et 6.500 avant Jésus Christ)
découvrent l'élevage et l'agriculture. Les sites de Catalhöyük,
Cayönü et Göbekli Tepe sont le témoignage des tous
premiers villages agricoles. Plus tard, entre 5.500 et 3.000
avant JC, les anatoliens travaillent le cuivre et le
plomb puis d'autres métaux comme l'or, l'argent et l'étain.
C'est ici aussi qu'on découvre les alliages (bronze et
vermeil notamment). Les cités dirigées par des rois se
fortifient. Des corps de métiers s'organisent et
exercent dans les villes. Des caravanes parcourent l'Anatolie
et permettent des échanges commerciaux avec les
assyriens.
Les ancêtres des hittites, venus du nord par les Balkans
ou le Caucase, s'installent sur les rives de la mer Noire
au cours du IIIème millénaire avant JC. Ils imposent
leur hégémonie (Pithana puis Anitta) , unifient l'Anatolie
(Hattusili Ier) puis conquièrent Alep et Babylone. Hattusa,
la capitale hittite, est découverte en 1830 par le
français Tixier. Les hittites subissent l'invasion des
hourrites venus d'Asie. De 1450 à 1200 avant JC, l'ancien
royaume hittite éclaté en principautés est réunifié.
L'empire connaît son apogée vers 1380 (Suppiluliuma Ier).
Les hittites conçoivent une architecture militaire,
travaillent le fer, domestiquent le cheval et font la
guerre en utilisant des chars. Les territoires hittites s'étendent
de l'ouest de l'Anatolie vers le sud est en Syrie et en Palestine.
Vers 1299, les hittites combattent l'armée de Ramsès II
à Kadesh en Syrie. Le traité de paix de Kadesh conclu
entre Hattusili III et Ramsès II est le premier accord
international. Il instaure un pacte de défense mutuelle
et un mariage dynastique. Vers 1200, l'immense empire est
incapable de faire face à l'invasion des achéens venus
de la mer Egée. Ils provoquent la chute de Troie puis d'Hattusa.
Entre les XIIème et VIème siècles avant JC, de
nombreux royaumes morcèlent l'Anatolie avec les achéens
sur la côte égéenne de l'Asie Mineure, les éoliens au
nord de la région égéenne, les ioniens et les achéens
au centre de cette même région, les doriens au sud, les
ourartéens en Anatolie de l'est, les phrygiens qui
furent responsables de la destruction finale de l'empire
hittite, les myssiens et les lydiens (inventeurs de la
monnaie) au centre, les cariens, peuple de mercenaires,
les lyciens de Fethiye à Antalya et les pamphyliens à l'est
d'Antalya. La région connaît un important essor
politique et commercial.
Vers 550 avant JC, les perses conduits par Cyrus II le
Grand, soumettent uns à uns les royaumes grecs du
littoral provoquant le déclin de la civilisation grecque.
A la suite de la révolte des cités d'Ionie au début du
Vème siècle avant JC, le roi perse Darius I part en
guerre contre les cités états en Grèce. C'est le
début des guerres médiques.
En 334 avant JC, le macédonien Alexandre le Grand
traverse les Dardanelles, conquiert la plupart des cités
de l'ouest et du sud ouest de l'Asie Mineure, bat les
perses aux batailles de Granique, d'Issos et de Gaugamela
le 1er octobre 331 avant JC, s'empare de Babylone puis de
Persepolis et atteint les rives de l'Indus. A sa mort,
son empire est partagé entre ses généraux ce qui
entraîne la naissance de plusieurs royaumes. Après plus
de quarante ans de guerres, trois principaux royaumes
émergent : le royaume ptolémaique en Egypte, le royaume
antigonide en Macédoine et le royaume séleucide le plus
vaste des trois. Il comprenait la plupart de l'Asie
Mineure et les territoires attribués à Séleucos Ier
Nicator l'un des généraux d'Alexandre. Ce grand
souverain absorba les royaumes d'Antigone en Asie Mineure
et de Lysimaque (Thrace, Mysie, Lydie et cités grecques
d'Asie Mineure), autres généraux d'Alexandre. Le
royaume séleucide connaît son apogée sous le règne d'Antiochas
III mais en 194 avant JC, il doit faire face aux romains
à la suite de la conquête de la Thrace. Il perd la
bataille de Magnésie. Son empire éclate alors en
plusieurs royaumes indépendants. L'un d'entre eux, le
royaume de Pergame est cédé aux romains en 130 avant JC
qui en établissent la capitale à Ephèse.
Ainsi commence l'annexion graduelle des royaumes
hellénistiques et des territoires de l'est. Rome met un
siècle pour coloniser l'Asir Mineure. Sous le règne de
l'empereur Auguste, la " Pax Romana " permet le
développement de la province romaine d'Asie qui devient
progressivement un des plus grands centres culturels et
artistiques de l'empire. En 27 avant JC, l'empire romain
s'étend sur toute l'Asie Mineure. Byzance tombe en 196
après JC. En 293, à la division de l'empire romain, c'est
Byzance qui devient la capitale de l'empire romain d'orient.
L'empire est réunifié par Constantin le Grand entre 324
et 330. Il choisit Byzance comme deuxième capitale sous
le nom de Constantinople. La division définitive de l'empire
romain en 395 marque le début de l'empire byzantin.
Justinien (VIème siècle) rétablit l'empire romain dans
ses frontières, agrandit et embellit Constantinople. C'est
une période de prospérité. L'empire finit par couvrir
une grande partie de la Turquie, l'est et le sud de la Méditerranée,
le Grèce et l'Italie du sud.
En 634, les arabes s'emparent d'une partie de l'empire
byzantin mais Constantinople résiste. Le grand schisme
de 1054 conduit à la séparation des églises d'orient
et d'occident. En 1071, c'est au tour des turcs
seldjoukides originaires d'Asie Centrale (Monts Altaï) d'envahir
l'Anatolie. Les croisades débutent en 1096. Les turcs
doivent faire face aux croisés qui reprennent et pillent
Constantinople en 1204. Baudouin de Flandres est
couronné Empereur Latin d'Orient avec l'appui des
vénitiens. Parallèlement, l'Empire Byzantin
Indépendant de Trébizonde est fondé. Avec l'aide des
génois qui luttent contre les vénitiens pour le
monopole du commerce, bulgares et byzantins récupèrent
les territoires perdus jusqu'à réduire l'empire latin
à la seule ville de Constantinople qui tombe en 1261.
A partir du XIVème siècle, les byzantins doivent faire
face aux turcs ottomans qui absorbent les territoires
byzantins d'Anatolie. Osman, fondateur de la dynastie des
ottomans, prend Bursa en 1326. Les ottomans assiègent Constantinople
en 1391 et repoussent les croisés en 1396. En 1453, Constantinople
tombe et l'empereur Constantin XI meurt au combat. La
conquête des derniers territoires byzantins en Anatolie
se termine en 1461. Constantinople est rebaptisée Istanbul
et devient la capitale de l'empire. L'essor de l'empire
est fulgurant : détroit des Dardanelles (1353), Balkans,
Crimée, ports de la mer Nore, Trebizonde. A la fin du
XIVème siècle, quelques ports grecs en mer Egée
viennent s'ajouter aux précédentes conquêtes
auxquelles il faut ajouter l'Arménie, la Syrie, la Palestine,
l'Egypte (annexion), les villes saintes de la Mecque et Médine.
Soliman le Magnifique (1520-1566) repousse les
frontières de l'empire des portes de Vienne à l'ensemble
du Moyen-Orient, l'Anatolie Orientale, l'Azerbaïdjan, Tabriz,
Bagdad, Alger et Tunis. Le règne de Soliman est aussi
marqué par la construction de nombreuses mosquées,
palais, hôpitaux, écoles, caravansérails, fontaines et
aqueducs. Les conquêtes ottomanes s'achèvent après l'invasion
en 1570 de l'île de Chypre qui conduit à la bataille de
Lepante remportée par la Sainte Ligue commandée par l'Autriche.
Malgré la prise de l'Ukraine, de la Crète et de
quelques victoires navales à la fin du XVIIème siècle,
le XVIIIème siècle est marqué par le début du déclin
de l'empire qui peine à se moderniser et qui s'enlise
dans une crise financière et dans des guerres qui se
succèdent contre un adversaire russe de plus en plus
présent. En 1829, les grecs soutenus par les russes
luttent pour leur indépendance. La guerre de Crimée (1853-1856)
voit s'opposer les turcs, les français et les anglais
aux russes. Le traité de Paris (1856) reconnaît l'indépendance
de l'empire ottoman et établit une zone neutre dans la
mer Noire. La guerre russo- turque de 1877-1878 et les
deux guerres balkaniques (1912-1913) affaiblissent encore
l'empire qui doit céder plusieurs territoires. Une
poussée du nationalisme arménien est réprimée (1894-1896).
En 1914, les turcs entrent en guerre aux côtés des
allemands. Les arméniens soutenus et armés par la Russie
se révoltent au printemps 1915. La riposte turque est
immédiate : les arméniens sont déportés vers la Syrie
entraînant la mort de milliers de personnes. A la fin de
la première guerre mondiale, l'empire est entièrement
occupé par les alliés bien décidés à le démanteler.
La Turquie est divisée en différentes zones sous
influence britannique, française, italienne et grecque.
Istanbul est placée sous le contrôle international et
un état arménien indépendant voit le jour.
Dès 1919, le général Mustafa Kemal (1881-1938) s'oppose
au démantèlement du pays. Un gouvernement est formé en
Ankara. Il abolit le sultanat et déclare la guerre aux
grecs l'année suivante. Ces derniers occupent
effectivement la côte Egéenne et Izmir depuis mai 1919.
Mustafa Kemal dit Atatürk est nommé président de la
république en 1923. Il libère le pays et commence à le
réformer : nouveau système juridique, introduction de
la laïcité, réforme de l'enseignement, adoption de l'alphabet
latin, du calendrier et du système de mesure
internationaux, égalité des droits pour les femmes,
séparation de l'état et de la religion, développement
de l'industrie, des banques et de l'agriculture. Il fait
entrer son pays dans le monde moderne.
La Turquie reste neutre pendant la deuxième guerre
mondiale puis entre dans l'OTAN.
A la fin des années 60, l'armée doit intervenir face à
l'agitation marxiste, la poussée de l'intégrisme
musulman et les inspirations séparatistes kurdes. En
1974, la Turquie envahit le nord de Chypre en réponse à
un coup d'état des nationalistes grecs. Chypre est
partagée en deux avec les turques au nord et les grecs
chypriotes au sud. L'ouverture des frontières n'aura
lieu qu'en 2003. En 1980, l'armée intervient à nouveau
et organise des élections trois ans plus tard. Le parti
religieux (Refah) accède aux responsabilités en 1995
avant de quitter le pouvoir sous la pression de l'armée.
Une période d'instabilité politique commence alors
même que la Turquie se porte candidate à l'entrée dans
l'Union européenne. En novembre 2002, les élections
sont remportées par les islamistes modérés de l'AKP.
Pendant toute cette période, les réformes se
poursuivent (abolition de la peine de mort, réforme du
code pénal et de la constitution, reconnaissance des
droits de la communauté kurde) permettant l'ouverture en
2005 des négociations en vue d'intégrer la Turquie dans
l'Union Européenne. Quelques points de tension
subsistent : nombreux prisonniers politiques,
reconnaissance du génocide arménien de 1915,
reconnaissance de la légitimité de la Cour Pénale
Internationale. En 2006, les violences entre les
séparatistes kurdes du PKK et les forces armées
reprennent. Plusieurs attentats ont lieu à Antalya, Marmaris,
Istanbul et Diyarbakir en août et septembre de cette
même année. En août 2007, après quatre mois de
tourmentes politiques, Abdullah Gül de l'AKT est élu à
la présidence en remplacement du président Ahmet Necdet
Sezer, proche des militaires. Le parti d'opposition laïc
(CHP) et les chefs militaires sont absents lors de la
prestation de serment.