CIRCUIT EN TANZANIE (juillet - août 2007)

Données historiques
 
Premiers habitants:
Tout comme les autres pays de la Rift Valley, la Tanzanie a vu naître certains des plus anciens hominidés. En 1911, Kattwinkel trouve les restes d'un homonidé inconnu. En 1959, le couple Leakey met à jour, dans les gorges d'Olduvaï, les ossements de celui qui sera baptisé
Australopithecus boisei (il marche debout et est vieux de 1.8 millions d'années). Cinq ans plus tard, on découvre les restes d'Homo abilis (2 millions d'années).
La côte est fréquentée dès le IIème millénaire. Le nord du pays, à partir du lac Victoria, est peuplé par les premiers agriculteurs bantous. Au nord est, ce sont les peuples de langues nilotiques qui s'établissent. Ils sont pasteurs.
 
Les comptoirs arabes:
Dès le VIIème siècle après JC, des arabes venus d'Oman puis des persans établissent des comptoirs à Zanzibar et commercent avec la terre des Zinj ("noir" en arabe) ou Azanie. Vers le XIème siècle, de nouveaux marchands arrivent de la péninsule arabique. L'Islam est introduit sur le continent noir. Le littoral de l'Afrique orientale est désormais contrôlé par les sultans d'Oman. Au XIVème siècle, de nombreuses cités se développent et Zanzibar prospère.
En 1498, Vasco de Gama franchit le Cap de Bonne Espérance et poursuit son voyage le long de la côte orientale. Mombasa est conquise par les portugais en 1505. Quatre ans plus tard, ils organisent le pillage des îles de Pemba, Zanzibar et Mafia. Les arabes reprennent Mombasa en 1698 et chassent ensuite les portugais.
 
Le temps de l'esclavage:
Pour faire face au déclin économique lié aux querelles entre cités, les marchands arabes implantent, vers 1750, des entrepôts à l'intérieur du continent (Tabora, Ujiji) tout en évitant les zones massaïes. Ils acheminent vers Bagamoyo de l'ivoire mais aussi des esclaves qui sont ensuite envoyés vers les plantations de Zanzibar, Pemba ou Mafia, vers l'Arabie ou les possessions françaises de la Réunion, de l'île Maurice et des Indes.
En 1822, le sultan d'Oman envoie ses troupes en Afrique orientale et dix ans plus tard, fait de Zanzibar sa nouvelle capitale. La traite des noirs se poursuit inlassablement.
 
L'influence britannique et les grands explorateurs:
Depuis plusieurs années, les anglais s'opposent aux ambitions françaises dans cette partie de l'Afrique. Ils luttent pour l'abolition de la traite des noirs tout en laissant le champ libre au sultan d'Oman, Sayyid Saïd, qui a investi les lieux et dont les caravanes s'enfoncent toujours plus loin dans les terres. Chaque année, près de 15.000 esclaves transitent par le port de Zanzibar qui connait un essor fulgurant.
L'influence anglaise grandit. En 1833, l'abolition de l'esclavage est prononcée dans toutes les colonies de la Couronne. Dix ans plus tard, le sultan d'Oman cesse la traite avec l'Arabie. A la mort du sultan, Zanzibar est déclarée indépendante mais les anglais s'y imposent rapidement. En 1873, le décret d'abolition de l'esclavage est enfin signé même si le traffic continue encore pendant de nombreuses années.
Parallèlement et dès la fin du XVIIIème siècle, les explorateurs parcourent l'intérieur des terres pour percer le mystère des sources du Nil et pour faire écho aux thèses anti- esclavagistes: Livingstone, Burton, Speke, Grant, Baker, Stanley ...
 
L'Afrique partagée et la présence allemande:
En 1885, une conférence réunissant les puissances coloniales est organisée à Berlin. Depuis quelques années, la Compagnie Allemande d'Afrique orientale est présente au Tanganyika (Karl Peters). En 1886, un traité anglo- allemand définit les zones d'influence de chacune des deux nations. En 1888, l'Allemagne prend possession du pays. Les îles, une bande côtière, le Kenya et l'Ouganda sont sous tutelle anglaise. Les allemands construisent des routes, des chemins de fer, des écoles et des hôpitaux. L'agriculture et l'élevage ont du mal à se développer et les allemands doivent faire face à plusieurs rébellions: cités de Bagamoyo, Pangani et Tanga en 1889, soulèvement Maji- Maji en 1905 et 1906 (120.000 morts) puis révolte générale en 1907.
Pendant la première guerre mondiale, anglais et allemands se battent en Afrique de l'est. En 1922, la Ligue des Nations confie le Tanganyika à la Grande Bretagne.
En 1947, le Tanganyika est placé sous tutelle directe de l'Organisation des Nations Unies (ONU).
 
De l'indépendance, à l'unification jusqu'à nos jours:
Après la seconde guerre mondiale, les idées indépendantistes gagnent l'Afrique. Au début des années 50, l'émergence de forces avec à leur tête Julius Nyerrere aboutit à l'indépendance du Tanganyika, sans violence le 9 décembre 1961 et à la proclamation de la république.
A Zanzibar, les anglais tentent d'empêcher l'ascension des mouvements indépendantistes mais provoquent l'insurrection. La révolution est proclamée. L'île de Zanzibar obtient son indépendance le 9 décembre 1963. Quelques semaines plus tard, le sultan est renversé et les arabes pourchassés. En 1964, Nyerere engage des pourparlers avec Abeid Amani Karume, premier ministre de Zanzibar. Tanganyika et Zanzibar réunis forment presque aussitôt la Tanzanie.
Nyerere, influencé par les thèses communistes, dirige le pays jusqu'en 1985. En 1967, l'éducation devient la première des priorités suite à la déclaration d'Arusha. Il nationalise l'économie, confisque les propriétés et augmente les taxes. Dans le domaine de l'agriculture, il crée des communautés villageoises puis encourage le développement de coopératives. Il maintient la paix et l'unité mais le pays s'enfonce dans la crise malgré l'aide de la Chine.
Fin 1978, les pays est envahi par les forces ougandaises qui l'accusent de protéger des opposants. L'armée tanzanienne finit par repousser l'envahisseur, occupe l'Ouganda pendant presque deux ans et en chasse le dictateur Idi Amin Dada. La coût de la guerre finit de plonger le pays dans la pauvreté.
En novembre 1985, Neyerrere laisse la place à Ali Hassan Mwinyi qui sera réélu en 1990. Il libéralise l'économie en douceur et autorise le multipartisme. Il sera remplacé en 1995 par Benjamin William Mkapa, chrétien originaire de la partie continentale. Le clivage entre chrétiens du continent et musulmans de Zanzibar s'accentue. La mort de Nyerere, en octobre 1999, fait craindre un éclatement de la Tanzanie. La réélection de Mkapa permet le retour au calme. En janvier 2001, le gouvernement central doit cependant faire intervenir l'armée faisant de nombreuses victimes à Pemba. Fin 2005, Jakaya Kikiweté est élu à la présidence avec plus de 80% des voies. Comme son prédécesseur, il doit faire face à une forte crise économique, une épidémie de SIDA qui touche près de 1,3 millions de tanzaniens et l'afflux de réfugiés en provenance du Burundi.