CIRCUITS INDE (août 2016)

Données historiques
   
En raison de l’infranchissable chaîne de l’HIMALAYA au nord, c’est par l’ouest qu’a eu lieu le premier peuplement en provenance du plateau iranien et des steppes d’ASIE centrale. La première civilisation connue est celle des dravidiens qui, plusieurs millénaires avant JC, s’installent sur les rives du fleuve INDUS. Ils sont agriculteurs. Vers 1500 avant JC, les aryens venus du CAUCASE et du plateau iranien apportent avec eux une religion appelée védisme qui se mêle aux religions dravidiennes. Ce sera l’avènement de l’Hindouisme. La société de ce peuple est organisée en castes très figées autour d’un brahmane. En réaction à cette rigidité, le bouddhisme (Sakyamuni, Bouddha, 563 – 483 avant JC) et le jaïnisme (Mahâvîra, 599 – 527 avant JC) se développent avec le cycle des réincarnations. Le brahmanisme doit s’adoucir un peu. Parallèlement, le bouddhisme se scinde en deux branches : le Grand Véhicule (Bouddha déifié) et le Petit Véhicule (proche des préceptes originaux).
L’empire du Magadha règne autour de sa capitale Pataliputra dans la région du BIHAR. En 326 avant JC, Alexandre le Grand arrive en INDE. Il la quitte un an plus tard en y laissant des garnisons grecques. En 320, l’empereur Chandragupta Maurya chasse les macédoniens puis fonde la dynastie maurya qui règnera jusqu’en 184 avant JC. A la mort d’Ashoka, le dernier empereur maurya qui s’est converti au Bouddhisme, l’empire se disloque rapidement en une mosaïque de petits empires. Après les mauryas, ce sont les andhras qui fondent un empire au sud et les shungas qui s'emparent de Pataliputra, c'est à dire le coeur de l'empire maurya. A nord-ouest, la situation est beaucoup conflictuelle avec l'arrivée de peuples indo-européens, de scythes et de parthes. Un peuple nomade venu d'ASIE centrale, les kushanas, guidés par Kanishka investissent la région. Leur empire finit par s'étendre du nord jusqu'à MATHURA. Du IVème au Vème siècle après JC, les guptas installés dans la région du BIHAR fondent une nouvelle dynastie. Les frontières de ce nouvel empire ne résistent pas à l'invasion des huns venus d'ASIE centrale au Vème siècle. Au sud, les dynasties bien implantées repoussent les envahisseurs qui se dirigent ensuite vers l'EUROPE. Entre le VIème et le XIème siècle, l'empire des chalukyas au sud étend son influence bien plus au nord même si son hégémonie est supplantée pendant un temps par ses vassaux, les rashtrakutas. A l'est, ce sont les pallavas qui s'opposent aux chalukyas. Au sud, la période est marquée par la domination successive des cholas, des cheras puis des pandyas. Dans le nord de l'INDE, les pallas occupent le BENGLADESH et les rajpoutes le RAJASTHAN.
A partir du VIIIème siècle, les arabes en provenance d'AFGHANISTAN s'installent de le nord-ouest de l'INDE. Malgré une période de grande instabilité, l'art indien se développe et s'exporte. L'expansion des arabes est contenue jusqu'au XIème siècle mais les dissensions au sein des dynasties du nord leur permettent de s'installer durablement et de s'étendre au sud. A terme, seul l'empire de Vijayanagar résiste à l'extrême sud de la péninsule. Pendant la période musulmane, on assiste à des persécutions, des destructions de temples et à l'emploi de la force pour imposer l'Islam. A partir du XVIème siècle, les moghols de religion musulmane, s'installent en INDE et sont à l'origine d'un empire qui perdurer pendant trois siècles. Le turc Babur fonde la dynastie et conquiert rapidement un territoire étendu dans le nord du pays. Son fils en perd la maîtrise pendant quinze ans avant de remonter sur le trône. Sous le règne d'Akbar, fils du précédent, l'empire entre dans la période des "Grands Moghols". C'est une période de grande tolérance religieuse et sociale. A sa mort, son fils Jahangir doit faire face à plusieurs rébellions. Il réprime les sikhs avec l'aide du prince Khurram à qui il octroie le titre de Shah Jahan (le souverain du monde). En 1627, à la mort de Jahangir, Shah Jahan monte sur le trône avant d'être destitué par son fils. L'empire s'éteint en 1857 après avoir combattu les marathes, fait face à l'invasion persane du XVIIIème siècle et à la révolte des cipayes.

Shah Jahan

A partir du XVIIIème siècle, l'INDE attire de plus en plus les européens. Aux portugais présents depuis le XVIème siècle, viennent s'ajouter les anglais et les français dès le XVIIème siècle. Tous convoitent les ressources naturelles de l'INDE: épice et poivre notamment. Les français retranchés à PONDICHERY et CHANDERNAGOR sont défaits par les anglais. Ces derniers s'allient aux derniers sultans de la région de DEHLI et profitent des dissensions entre les dynasties indiennes pour étendre leur influence. Une fois les marathes vaincus, la reine Victoria est proclamée impératrice de l'Empire Britannique des INDES en 1877.
En 1885, Motilal Nehru (1861 – 1931) fonde le Congrès national indien qui milite pour une indianisation de l’administration. Sous l’impulsion de Gandhi (1869 – 1948), le parti devient un mouvement de non-coopération.

Gandhi

Malgré une violente répression britannique, Gandhi prône la désobéissance civile et la non-violence. Il faut attendre 1935 pour qu’un parlement et des assemblées locales voient le jour. Au sortir de la Seconde guerre mondiale, Gandhi lance son mouvement Quit India qui exige le départ des anglais. Jawaharlal Nehru (le fils du précédent) devient le président du gouvernement provisoire en 1946. Le retrait britannique est officialisé le 15 août 1947. La période qui suit est marquée par la partition du pays dans un contexte de violences interreligieuses. La République Islamiste du PAKISTAN est constituée. Elle inclut alors le BANGLADESH. Opposé à la partition et aux heurts interreligieux, Gandhi entame une grève de la faim. Il est assassiné le 30 janvier 1948 par un jeune fanatique hindou. Pour trouver une solution aux problèmes des nationalismes régionaux, aux haines religieuses et aux conflits linguistiques, l’INDE opte pour une fédération mais qui est caractérisée par un pouvoir central fort. Jawaharlal Nehru en devient le premier Premier ministre et le restera jusqu’en 1964. Nehru développe l'industrie, met en place une économie mixte et des plans quinquennaux. Les relations avec le voisin pakistanais sont toujours aussi tendues et conduisent à une guerre entre 1964 et 1965. Indira Gandhi, la fille de Nehru, est au pouvoir de 1966 à 1977 puis de 1980 à 1984. Très autoritaire, elle élimine ses rivaux en les emprisonnant, abroge les droits constitutionnels et muselle la presse. La nouvelle guerre indo-pakistanaise de 1971 conduit à l’indépendance du BANGLADESH. En 1974, l’INDE se dote de l’arme nucléaire. De 1975 à 1977, Indira Gandhi instaure l’état d’urgence et suspend les libertés civiles. En juin 1984, elle engage l’armée contre les séparatistes sikhs. Elle est assassinée en 1984 par deux de ses gardes du corps. Son fils Rajiv Gandhi devient Premier ministre jusqu’en 1989. La même année, une fuite de gaz conduit à la catastrophe de Bhopal. Rajiv est à son tour assassiné par les Tigres tamouls en 1991. De nombreux partis politiques voient le jour et menacent l’hégémonie du parti du Congrès. Le parti de gauche Janata Dal, soutenu par le parti nationaliste hindou BJP, accède au pouvoir. Il augmente les quotas des basses castes dans l’administration provoquant la colère des hautes classes. Le parti du Congrès revient au pouvoir en 1991. En 1992, la destruction de la mosquée Janam Sthan à AYODHYA par des extrémistes hindous est à l’origine d’une nouvelle vague de violences interreligieuses. Parallèlement, les affaires de corruption empoisonnent la vie politique de l’INDE et éclabousse plusieurs membres du gouvernement du Premier ministre Rao. Les élections de 1994 et 1995 sont marquées par la défaite du parti du Congrès au profit des partis régionaux, du BJP et du Janata Dal. H D Deve Gowda, issu du parti de gauche, devient Premier ministre. A l’occasion des élections législatives, les intouchables obtiennent pour la première fois un siège à l’assemblée. Deux ans plus tard, Kocheril Raman Narayanan, un intouchable de 75 ans, est élu à la présidence.
Les nationalistes hindous du BJP forment une coalition et remportent les élections de 1998. Atal Bihari Vajpayee forme un nouveau gouvernement. Il engage une véritable course à l’armement avec le PAKISTAN et la CHINE. Après les essais nucléaires de 1998, les ETATS UNIS imposent un embargo sur l’INDE et le PAKISTAN. Après l’échec du sommet indo-pakistanais de 1999, des combats ont lieu au CACHEMIRE et à la frontière du LADAKH. Les affrontements reprennent en 2002 et 2003.
Après la partition du pays en 1947, le CACHEMIRE est initialement rattaché à l’INDE avec la promesse d’un référendum d’autodétermination dont l’INDE ne veut plus entendre parler. Le CACHEMIRE est partagé en deux avec huit millions d’habitants en INDE et trois millions côté PAKISTAN. Depuis 1989, les combats auraient fait 30.000 morts. En avril 2005, un bus traverse la frontière et permet à des familles séparées depuis 60 ans de se revoir.
A l’intérieur, les violences interreligieuses reprennent en 2002. En juillet de cette même année, Adbul Kalam, issu de la minorité musulmane, est élu à la présidence. Cette élection est suivie en 2004 du retour au pouvoir du parti du Congrès avec Manmohan Singh, Premier ministre issu de la minorité sikhs. Ces deux élections marquent le début d’une période d’apaisement malgré quelques attentats terroristes. Les gouvernements indien et pakistanais entament des discussions.
En 2000, la population indienne dépasse le milliard d’habitants.
Les années 2000 sont marquées par l’augmentation des inégalités et une corruption généralisée. De 2008 à 2015, l’INDE doit faire face à une inflation galopante (qui l’oblige à interdire l’exportation de certains produits dont le riz), à une croissance en berne, à la crise économique mondiale, à la multiplication des scandales de corruption et à des tensions entre indiens et pakistanais avec des attentats attribués à des groupes terroristes islamiques et de nouveaux incidents frontaliers. Les élections de 2009 voient la victoire du parti du Congrès et Manmohan Singh reste Premier ministre. Les élections de mai 2014 ont ramené le BJP et sa coalition au pouvoir avec à sa tête Narendra Modi. Ces dernières années sont aussi marquées par des succès économiques, technologiques et commerciaux dans une démocratie qui constitue, malgré tout, un modèle en ASIE. Avec ses voisins immédiats, on assiste à un début de réconciliation.