CIRCUIT AUX ETATS UNIS (Juillet août 2003- août 2005)

Données historiques
 
On ne sait pas exactement à quand remonte le premier peuplement du continent américain. Il est toutefois certain que des tribus vivaient de la cueillette et de la chasse sur le territoire actuel des Etats-Unis vers 10.000 avant JC. Quand les premiers européens mettent le pied sur le continent, on compte une centaine de groupes amérindiens physiquement, linguistiquement et culturellement distincts.
Après plusieurs tentatives d’exploration systématique qui remontent au Xème siècle, c’est en 1492 que le Génois Christophe Colomb, engagé par la reine Isabelle de Castille, débarque à San Salvador (Bahamas) et à Hispaniola (Saint Domingue). Sa découverte devait être à l’origine d’un des plus grands chocs culturels de l’histoire de l’humanité.
Motivée par la recherche de l’or et de l’argent, la colonisation européenne se poursuit sans relâche. Les Espagnols explorent la Floride (Juan Ponce de Leon), le Nouveau-Mexique, l’Arizona, le Texas et la Californie. Les Français reconnaissent l’ensemble des côtes atlantiques des Etats-Unis (Verrazzano), descendent le Mississipi jusqu’au Golfe du Mexique (Cavelier de la Salle), prennent possession de la Louisiane, fondent la Nouvelle-Orléans et atteignent le Montana et le Wyoming. Les Hollandais fondent la colonie de la Nouvelle-Amsterdam (la future New-York). Les plus grands colonisateurs sont les Anglais. Après l’échec de la fondation d’une colonie en Caroline du Nord (1584-1590), une centaine de colons britanniques s’installent en Virginie. Dans les quinze années qui suivent 10.000 immigrants gagnent le Nouveau Monde. Beaucoup meurent de maladies et de faim. En 1619, les premiers esclaves sont importés en Virginie. En 1620, une centaine de séparatistes puritains s’établissent dans l’actuel Massachusetts. Progressivement, l’empire britannique en Amérique s’étend jusqu’à compter treize colonies.
Pendant la première moitié du XVIIIème siècle, la quête de terres cultivables conduit à une expansion progressive vers l’ouest. On assiste parallèlement à un formidable accroissement démographique. Les luttes coloniales entre puissances européennes rivales s’intensifient. Après la French and Indian War, le Traité de Paris de 1763 consacre la perte des possessions françaises en Amérique du nord. L’année précédente, la France avait cédé à l’Espagne un immense territoire qui s’étendait du Mississipi aux Montagnes Rocheuses.
Pour remplir les caisses de la Couronne, les Britanniques décident de lever des impôts, d’augmenter les droits de douanes et de contraindre les colons à loger les troupes britanniques. Ces décisions déclenchent la colère des colons. Le 5 mars 1770, un accrochage violent entre troupes anglaises et colons fait cinq morts à Boston. L’année 1775 est marquée par une succession d’escarmouches. Les insurgés s’organisent et George Washington reçoit le commandement militaire le 15 juin. Le 4 juillet 1776, sur proposition de Thomas Jefferson, le congrès des treize colonies, réuni à Philadelphie, vote la déclaration d’indépendance. La guerre d’indépendance dure de 1776 à 1783. Les premiers affrontements tournent à l’avantage des britanniques. Washington doit abandonner New-York puis Philadelphie. L’aide de la France puis de l’Espagne et des Pays-Bas permet de rééquilibrer le rapport de force. Le 3 septembre 1783, un nouveau traité de Paris scelle l’indépendance des Etats-Unis dont les frontières sont fixées aux Grands Lacs, à la Floride et au Mississipi.
Après l’échec des Articles de la Confédération, une convention se réunit à Philadelphie en 1787 pour mettre au point une nouvelle constitution (Founding Fathers). George Washington devient le premier président des Etats-Unis. La nouvelle stabilité politique des Etats-Unis favorise l’expansion territoriale. Dès mai 1803, Thomas Jefferson, troisième président américain, achète à la France un territoire qui s’étend du Mississipi aux Rocheuses et des Grands Lacs au Golfe du Mexique. En 1830, Andrew Jackson, septième président, fait voter par le Congrès l’Indian Removal Act qui crée un “territoire indien”. C’est le début de la relégation des indiens. Plus de soixante tribus sont ainsi déplacées de force. L’expansion vers l’ouest d’abord prudente devient de plus en plus systématique. En 1836, les Texans sont vaincus et massacrés par les Mexicains à Fort Alamo mais dix ans plus tard, les Etats-Unis livrent une guerre victorieuse contre le Général Président mexicain Santa Anna. Les Américains obtiennent tous les territoires mexicains situés au nord du Rio Grande. Le mouvement vers l’ouest se poursuit pendant toute la seconde moitié du XIXème siècle en déclenchant des guerres sanglantes avec les Indiens.
 
 
L’esclavage est à l’origine de tensions croissantes à l’intérieur de l’Union. La prospérité du sud agricole se fonde sur l’esclavage, tandis que le nord, plus industrialisé, a cessé de le pratiquer. En 1860, l’élection à la présidence d’Abraham Lincoln, défavorable à l’introduction de l’esclavage dans les nouveaux états, conduit le sud à la rupture. La Caroline du Sud est le premier état à faire sécession bientôt suivie par douze autres. La guerre de sécession (American Civil War) dure quatre ans faisant 620.000 morts. Le 9 avril 1865, Ulysses Grant, le général en chef nordiste obtient la reddition des armées sudistes du général Robert E Lee. L’après guerre de sécession est marquée, au sud, par la reconstruction et au Nord, par la révolution industrielle. Les esclaves nouvellement affranchis doivent affronter une période difficile (Création du Ku Klux Klan, lynchages, incendies, agressions). Cette période sonne le glas du mode de vie libre et traditionnel des dernières tribus indiennes survivantes (meurtre du chef sioux Sitting Bull, massacre à la mitrailleuse d’un campement de Sioux Lakota dans une réserve du Dakota du Sud, assimilation forcée des indiens dans les réserves, création des “écoles indiennes”).
La période 1890 - 1900 est marquée par l’avènement des Etats-Unis en tant que puissance mondiale. En avril 1917, les Etats-Unis entrent en guerre. Plus de 130.000 américains tomberont sur les champs de bataille européens. La guerre permet aux Etats-Unis de s’affirmer comme la première puissance économique mondiale.
Les années 1920 (années folles) sont celles de la prospérité économique, du progrès technique et du dynamisme culturel. La libération des mœurs au son du jazz, s’accompagne de l’émancipation des femmes et de l’octroi de la citoyenneté aux indiens mais la corruption fait rage et les dirigeants de l’époque n’ont pas su gérer correctement l’euphorie économique en partie factice. Cette prospérité de façade s’écroule le 24 octobre 1929, le jeudi noir. Le crack de la bourse de New-York marque le début de la grande dépression. En 1932, Franklin Roosevelt donne le coup d’envoi d’une politique volontariste: le “New Deal”. Grâce à des programmes de grands travaux, des centaines de milliers d’emplois sont créés.
Le 7 décembre 1941, le bombardement de la flotte américaine par les Japonais à Pearl Harbor déclenche l’entrée en guerre des Etats-Unis. Du débarquement en Afrique du nord française en 1942, à celui de Normandie le 6 juin 1944 et aux deux bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945, le rôle des Etats-Unis est déterminant. A l’issue de la guerre, ils sont incontestablement la première puissance mondiale sur le plan militaire comme sur le plan économique.
A peine la guerre achevée, la rivalité entre les deux grands alliés, les Etats-Unis et l’URSS, se mue en guerre froide: politique de containment de Truman, guerre de Corée (1950-1953), maccarthysme. Elu président en 1960, Kennedy incarne un espoir de renouveau mais la construction du mur de Berlin (1961), la crise des missiles de Cuba (octobre 1962) et le début de la guerre du Vietnam limitent la portée de la politique de détente avec l’URSS. En novembre 1963, Kennedy est assassiné à Dallas. Il est remplacé par Johnson qui lance un programme sans précédent contre la pauvreté et les discriminations raciales et sociales. Parallèlement, un pasteur baptiste d’Alabama, Martin Luther King organise une marche sur Washington à l’issue de laquelle il prononce le fameux discours où il appelle à la réconciliation des peuples, à l’égalité et à la justice pour tous. Les manifestations s’intensifient et gagnent en violence: Malcolm X, Panthères Noires, émeutes raciales dans le quartier de Watts (Los Angeles) durant l’été 1965. Martin Luther King est assassiné à Memphis le 4 avril 1968. En même temps, se multiplient les manifestations hostiles à la guerre du Vietnam. Un nouveau projet de vie fondé sur le pacifisme et la libération des mœurs marque cette période: Woodstock en 1969, mouvement hippie, mouvement féministe, effervescence des campus californiens. C’est le président Nixon qui se résout à accepter la première défaite militaro-diplomatique de l’histoire des Etats-Unis en mettant un terme à l’engagement américain au Vietnam en 1973. Pourtant, la réussite des missions Apollon, concrétisée par les premiers pas de l’homme sur la Lune le 20 juillet 1969, consacrait la supériorité technologique des Etats-Unis. Nixon, impliqué dans le scandale du Watergate à Washington, se voit contraint à la démission en août 1974.
 
 
Au cours des années 1970, l’Amérique modère quelque peu les grandes utopies de la décennie passée: crise de l’énergie, récession économique suite au choc pétrolier de 1973.
Les années 1980 sont celles du dollar, de la famille et de la patrie. Le très populaire Reagan, élu en 1980, met en place une politique ultra-libérale et néoconservatrice.
Les années 1990 s’ouvrent et s’achèvent par des interventions de l’armée américaine sur divers fronts au Kosovo et en Iraq (Opération “Tempête du désert” lancée en 1990 par George Bush) notamment.
Bill Clinton accède à la présidence en 1992 et promet une ère nouvelle. Son programme de campagne est centré sur les questions de la protection sociale, de l’écologie, du SIDA, de l’exclusion sociale et des droits des minorités (affaire Rodney King). Confronté à des déficits budgétaires incontournables, Clinton doit mettre ses projets entre parenthèses. Malgré un bilan économique très satisfaisant, la période Clinton reste entachée d’une série d’affaires retentissantes (affaire Levinski, financement de sa campagne, ...).
Bien qu’ayant perdu le vote populaire, George W Bush est élu aux élections présidentielles de 2000.
Après les attentats de Nairobi, de Dar-Es-Salaam et d’Oklahoma City, une tragédie encore plus sanglante frappe les Etats-Unis lorsque, le 11 septembre 2001, quatre avions de ligne sont détournés presque simultanément et s’abattent sur les tours jumelles du World Trade Center, sur le Pentagone et dans un champ de Pennsylvanie. Ces actes terroristes ont fait près de 5.000 morts ou disparus. Certains observateurs voient dans ces attentats la rançon du modèle occidental érigé en référence absolue.
En mars 2003, Bush et ses alliés s'engagent dans un nouveau conflit avec l'Iraq. Ils s'appuient sur un rapport des services de renseignements américains et britanniques tendant à prouver des connexions entre Saddam Hussein et le réseau Al-Qaida qui a revendiqué les attentats de 2001. Ils mettent aussi en avant le danger des programmes militaires irakiens pour la communauté internationale. L'objectif est de prendre rapidement Bagdad. Les combats durent 19 jours. La tâche suivante est de pacifier le pays et de traquer les notables du parti Baas. Saddam Hussein est capturé en décembre 2003.
G W Bush remporte l'élection de novembre 2004 avec au total plus de 3,5 millions de voix de plus que son adversaire, le démocrate John Kerry. L'élection s'est jouée sur le thème de la sécurité.