CIRCUIT ESPAGNE / ANDALOUSIE (août 2021)

Données historiques

 

Les peintures rupestres des grottes d’ALTAMIRA témoignent de la présence de l’homme dans la péninsule ibérique au Paléolithique mais des preuves plus anciennes existent et attestent de sa présence il y a 500 000 ans environ.

Durant l’Antiquité, les ibères, peuple venu d’AFRIQUE, aurait rencontré des celtes à l’intérieur des terres. Dès le VIIème siècle avant JC, les phéniciens installent des comptoirs sur la zone littorale. L’ESPAGNE est occupée par les carthaginois qui défient ROME. C’est le lieu d’où Pompée défie César mais c’est aussi le lieu de naissance de personnages importants dans l’Empire romain : Trajan, Hadrien, Sénèque, … La péninsule doit alors sa prospérité à ses gisements de métaux et connaît une paix relative par rapport au reste de l’empire. En 409, les vandales déferlent en ESPAGNE. D’autres invasions barbares auront lieu : les alains, les suèves puis les wisigoths. Ces derniers installent leur capitale à TOLEDE. En 711, Tariq Ibn Zyad, jeune guerrier, lève une armée de 7 000 cavaliers berbères qui déferle sur le sud de l’ESPAGNE après avoir débarqué à GILBRALTAR. Devant le succès de cette expédition, le califat de DAMAS envoie 18 000 fantassins arabes. L’union des deux armées provoque la chute de TOLEDE. L’avancée musulmane se poursuit au nord jusqu’à POITIERS où les arabes sont arrêtés par Charles Martel en 732. En moins de cinq ans, les arabo-berbères font passer les 2/3 de la péninsule ibérique incluant le PORTUGAL sous leur domination alors qu’ils ne représentaient que 3% de la population autochtone. Ainsi naît l’émirat du MAGREHB qui est baptisé Al-Andalus. Le royaume des wisigoths se réduit aux contreforts des PYRENEES et forment le royaume chrétien des Asturies. C’est de ce royaume que part la Reconquista dès le siècle suivant.

En attendant, les arabes et les berbères se querellent. En 750, les omeyyades sont remplacés par les abassides à DAMAS. Les omeyyades s’installent à CORDOUE dont ils font la capitale d’Al-Andalus et s’y maintiennent pendant 170 ans. En 1008, à la mort du fils préféré d’Almanzor, calife de CORDOUE, le pouvoir des califes est contesté par de petits rois, les reyes de taifas (« rois de partis ») qui prennent le pouvoir et gouvernent de petits territoires. En 1086, la situation échappe aux taifas qui appellent à leur aide les almoravides. Ces derniers annexent Al-Andalus à leur propre royaume qui s’étend désormais du fleuve SENEGAL au GUADALQUIVIR. Les almoravides resteront au pouvoir de 1090 à 1145. En 1125, ils sont défaits par les almohades, tribu berbère venue de l’ATLAS marocain.

Pendant cette période, chrétiens, musulmans et juifs apprennent à vivre ensembles. L’astronomie, la philosophie et la médecine font des progrès importants. Le commerce se développe grâce aux juifs qui étaient les seuls à pouvoir pratiquer l’usure. Ils sont aussi experts dans de nombreux domaines : sciences, médecine, cartographie et imprimerie. De nombreux textes anciens sont traduits. L’expertise des musulmans en matière d’irrigation permet le développement de l’agriculture. Les émirs et les califes développent les arts et s’entourent de grands hommes. L’Al-Andalus doit aussi sa prospérité aux artisans : tisserands, ciseleurs et céramistes.

La Reconquista est lancée par le pape Alexandre II qui appelle à une croisade contre l’infidèle après la mise à sac de Saint Jacques de Compostelle par les arabes en 997. Fernando Ier, roi de CASTILLE, s’empare de TOLEDE en mai 1085. Les comtes de BARCELONE et de CERDAGNE s’allient avec l’ARAGON et s’emparent de SARAGOSSE en décembre 1118. La bataille de Las Navas de Tolosa remportée par une coalition chrétienne marque un tournant dans la reconquête. La CASTILLE s’empare de CORDOUE en 1236 et de SEVILLE en 1248. L’ARAGON reprend les BALEARES en 1235 et VALENCE en 1238. Les musulmans se réfugient dans le royaume de GRENADE où ils resteront pendant deux siècles et demi. Ils y élèvent les palais nasrides de l’ALHAMBRA, joyau de l’art musulman.

Dans un premier temps, la rivalité qu’il existe entre les royaumes de CASTILLE et d’ARAGON empêche d’aller jusqu’au bout de la reconquête. En 1469, le mariage entre Isabelle de CASTILLE et Ferdinand II d’ARAGON rapproche les deux royaumes et pose les fondements de l’unification de l’ESPAGNE. L’ARAGON reconquiert les BALEARES. GILBRATAR tombe à son tour. En août 1491, les troupes d’Isabelle font le siège de GRENADE qui tombe en avril 1492 avec la signature des « capitulations de Santa Fé » entre chrétiens et musulmans.

Dès mars 1492, les rois catholiques décident d’expulser tous les juifs. Les juifs persécutés doivent fuir ou se convertir ou mourir. Les rois créent l’Inquisition qui, dès sa création, fait déjà preuve d’une grande cruauté. Le 17 avril 1492, les rois catholiques apportent leur soutien à un Génois, Christophe Colomb qui veut partir vers l’ouest sur la route de la Soie. Ce soutien permettra le création d’un immense empire colonial validé par le traité de TORDESILLAS du 7 juin 1944 qui partage le monde entre l’ESPAGNE et le PORTUGAL. Les idées de la Renaissance ne trouvent que peu d’écho en ESPAGNE en raison de la terreur inspirée par l’Inquisition. En mai 1516, Jeanne la Folle, unique héritière des rois catholiques, est destituée par son fils Charles Ier. Son accession au trône permet l’union politique des deux royaumes. En janvier 1519, à la mort de Maximilien d’AUTRICHE, grand-père de Charles Ier, il hérite de l’ALSACE, de la RHENANIE, de l’AUTRICHE et du TYROL. Après son élection à la tête du Saint Empire germanique, il prend le nom de Charles V (Charles Quint). Son autorité est contestée avec la diffusion des idées de Luther. Il finit par abdiquer en 1556. Son fils Philippe II hérite de l’ESPAGNE, des colonies et des PAYS-BAS. Son frère Ferdinand obtient ses autres possessions.

C’est le début d’une période de grande prospérité appelée Siècle d’or. Le PORTUGAL est annexé en 1580 après la mort du roi Sébastien à la bataille d’ALCAZARQUIVIR en 1578. Les richesses des colonies affluent. L’ESPAGNE est à la tête de la Contre-Réforme et se présente comme la protectrice de la foi catholique. Les PAYS-BAS où la Réforme a été très bien accueillie se révoltent. C’est le début d’une longue période de guerres dans cette région. Après l’exécution de Marie Stuart, dernière reine catholique d’ECOSSE, l’ESPAGNE envoie vers les côtes anglaises 130 navires embarquant près de 19 000 soldats dans l’objectif de punir Elisabeth Ière d’ANGLETERRE. La bataille de GRAVELINES remportée par les anglais grâce à leur supériorité tactique et leur artillerie, disperse une partie de la flotte espagnole. Après avoir essuyés plusieurs tempêtes, seuls quelques navires rentrent en ESPAGNE. C’en est fini de la supériorité maritime espagnole. Dans les années qui suivent, l’ESPAGNE perd une à une ses possessions en EUROPE. En 1648, le traité de WESTPHALIE acte la reconnaissance du nouvel état des PAYS-BAS et l’indépendance du PORTUGAL qui récupère ses colonies. La FRANCE récupère la PICARDIE puis, sous Louis XIV, l’ARTOIS, le ROUSSILLON, les FLANDRES et la FRANCHE-COMTE. L’ANGLETERRE prend CADIX et s’installe à GIBRALTAR. A l’issue de la guerre de Succession et les traités d’UTRECHT (1713) et de RASTATT (1714), l’ESPAGNE doit se séparer des PAYS-BAS du sud (l’actuelle BELGIQUE), de ses territoires en ITALIE du nord, de NAPLES, de la SARDAIGNE et de la SICILE. Par ailleurs, un Bourbon, Philippe V s’installe sur le trône d’ESPAGNE. Plus tard, en 1808, Napoléon réussit à imposer son frère Joseph sur ce même trône. Les anglais permettent le sacre de Ferdinand VII en 1813 mais l’ESPAGNE est désormais dotée d’une Constitution. Les idées révolutionnaires inspirées de la Révolution française déclenchent le morcellement de l’Empire espagnol qui perd successivement l’ARGENTINE, le CHILI, le MEXIQUE, le PEROU, la COLOMBIE, la BOLIVIE, l’EQUATEUR et le VENEZUELA qui proclament leur indépendance entre 1816 et 1830. L’ESPAGNE ne bénéficiant plus des ressources de son empire sombre dans un chaos politique favorable à l’avènement d’une dictature. En 1923, le général Miguel Primo de Rivera réussit un coup d’état. Des conflits sociaux l’obligent à démissionner en 1930. Alphonse XIII chassé par le coup d’état remonte sur le trône. A chaque élection, la victoire est remportée par les républicains ou les socialistes. En février 1936, l’union des partis de gauche, le Frente Popular emporte les élections de manière écrasante. La république est proclamée mais le mois de juillet de cette même année est marqué par le début de la guerre civile.

Dirigée par le général Franco à la tête de deux garnisons stationnées au MAROC, l’insurrection s’étend très vite dans l’ouest et le nord de l’ESPAGNE. Une contre attaque est lancée par les républicains qui prennent les armes. Les nationalistes appuyés par Hitler et Mussolini commettent des atrocités, anéantissent la ville de GUERNICA et s’en prennent directement à la population civile. Le 26 janvier 1939, BARCELONE où s’est réfugié le gouvernement républicain soutenu par l’URSS tombe. Le 28 mars, c’est au tour de MADRID. De très nombreux réfugiés passent les PYRENEES. La guerre civile fait un million de mort en trois ans. L’ESPAGNE sombre dans la dictature : attentats, répression, exécutions, économie paralysée, vie culturelle réduite au néant. Le général Franco meurt en novembre 1975 après avoir désigné Juan Carlos comme son successeur dès 1969. Franco avait écarté Juan Bourbon, roi en titre avec des idées démocratiques au profit de son fils dont l’éducation avait été assurée par des professeurs franquistes. Juan Carlos prête serment devant le parlement espagnol et nomme Adolfo Suarez comme premier ministre. Ce dernier fait voter par référendum un projet libéral de réforme des institutions. En 1977, le Parti communiste espagnol est à nouveau autorisé. Aux élections de juin, l’Union du centre démocratique devance le Parti socialiste et le Parti communiste espagnol. La Droite franquiste n’arrive qu’en quatrième position. Les monuments à la gloire de Franco sont déboulonnés, les rues et les institutions qui portent son nom sont débaptisées. Lors de la tentative de putsch de février 1981, le roi Juan Carlos réussit à dissuader un à un tous les généraux de participer au putsch au cours d’une longue nuit historique de discussions. Au début du XXIème siècle, le roi perd en popularité en raison de scandales financiers impliquant la famille royale. Juan Carlos se résous à abdiquer en juin 2014. Son fils Felipe montre sur le trône. Après une nouvelle enquête pour corruption, Juan Carlos doit s’exiler aux EMIRATS ARABES UNIS.

Après la période franquiste, l’Espagne finit par rattraper en puissance économique et en démocratie ses voisins européens. A partir de 2008, le pays sombre dans la crise économique qui fait surgir le mouvement des Indignados qui, contestant le capitalisme sauvage, naît à MADRID et s’étend en ESPAGNE et à l’étranger. Ce mouvement est à l’origine du parti Podemos. Dans le même temps, l’ESPAGNE est secouée par la volonté de la CATALOGNE de faire sécession. Aux élections de 2018, le parti de droite PP au pouvoir est battu par les proeuropéens socialistes conduits par Pedro Sanchez. Il est confirmé dans son poste aux élections de l’année suivante qui connaît l’émergence de Vox, parti d’extrême droite.