SEJOUR COPENHAGUE (août 2023)
Données historiques
 
Bien qu’occupée depuis la Préhistoire, la région n’émerge véritablement qu’avec les vikings à partir du VIIIème siècle. Avec leurs bateaux, ils vont en Normandie, en Sicile et jusqu’à Terre-Neuve. Ce sont des guerriers redoutables. Ils finissent par régner sur toute la Scandinavie. Ils commercent en Russie mais aussi en Asie centrale.
Copenhague est fondée en 1167 par Valdemar le Grand qui offre à Absalon, évêque de Roskilde, un petit village appelé Hafn (le « port »). Le village se développe rapidement grâce à la pêche au hareng et au commerce du poisson. Hafn devient Kobenhavn et intègre l’évêché de Roskilde en 1186. Protégée par une forteresse, la cité se transforme en une importante étape commerciale et exporte dans toute l’Europe. Après l’Union de Kalmar de 1397 constituée pour s’opposer à la puissance germanique, le Danemark prend l’ascendant sur la Norvège et la Suède. Cette dernière reprend sa liberté au milieu du XVIème siècle après plusieurs guerres. En 1536, le roi Christian III confisque les biens de l’Église et impose le luthéranisme comme religion officielle. Lors des guerres napoléoniennes, le Danemark est l’allié de la France. Copenhague est bombardée par les anglais provoquant un immense incendie. Vaincu, le Danemark perd la Norvège qui est cédée à la Suède.
Le XIXème siècle constitue une période de développement économique et social. Une nouvelle constitution est rédigée en 1849. En 1864, après la guerre contre la Prusse, le Danemark perd le Schleswig-Holstein soit 40 % de son territoire et 20 % de sa population. Il arrive à conserver sa neutralité pendant la Première guerre mondiale. En 1920, à l’issue d’un référendum, une grande partie des territoires annexés par la Prusse réintègre le royaume. En 1939, le Danemark et l’Allemagne nazie signent un pacte de non-agression qui n’empêche pas les forces allemandes d’envahir le pays pour gagner la Norvège. Le roi Christian X et le gouvernement de coalition acceptent cette situation parce qu’ils ont la garantie que les allemands ne s’occuperont pas des affaires intérieures danoises. La population est invitée à se résigner et à accepter cette présence. Fin 1941, les allemands contraignent le gouvernement danois à se placer aux côtés des puissances de l’Axe. Des émeutes éclatent dans tout le pays avec grèves et sabotages. Après les élections sous contrôle de mars 1943, la situation se dégrade avec de grandes grèves et des manifestations en août 1943. Les allemands tentent d’imposer la suppression du droit de grève, l’interdiction des manifestations et des réunions, la proclamation de la loi martiale et l’instauration de la peine de mort pour les saboteurs. Le gouvernement décide de cesser de fonctionner et le roi se déclare prisonnier dans son palais surveillé par les allemands. La Marine nationale se saborde. En septembre 1943, Hitler ordonne que les juifs soient déportés. Contre toute attente, les allemands du général Von Hannecker qui sont présents dans le pays depuis plusieurs années refusent d’appliquer les directives de Berlin. Après plusieurs échecs du Reich à faire plier Von Hannecker, les nazis acheminent des unités de police d’Allemagne pour organiser une grande rafle dans la nuit du 1er au 2 octobre 1943. L’information fuite et l’opération est un échec car les juifs ont quitté le pays et gagné la Suède sur des bateaux de pêche avec l’aide de la population et des réseaux de résistance. Sur 7 280 juifs danois, seuls 481 ont été déportés. Dès les premières rumeurs de rafle, le roi Christian X a menacé les allemands de porter lui-même l’étoile jaune. Après des demandes répétées, les autorités danoises sont autorisées à visiter le camp où les juifs déportés du Danemark sont internés. A la fin de la guerre, seuls 52 des juifs captifs étaient morts en détention.
Après la guerre, le Danemark adhère à l’OTAN dès 1949 et peut ainsi bénéficier du plan Marshall. Il intègre l’Europe en 1992 mais les danois refusent le traité de Maastricht avant de finir par l’accepter malgré une forte réticence. En 2000, les danois refusent la mise en place de l’euro. Les années 2000 sont marquées par la montée du nationalisme. Le Parti du peuple danois xénophobe devient le troisième parti politique derrière les libéraux et les socio-démocrates. Des lois très restrictives en matière d’immigration et de droit d’asile sont promulguées. Aux élections de 2011, la coalition libérale conservatrice est battue au profit d’une coalition de centre-gauche. Malgré ses promesses de campagne, la première ministre Helle Thorning-Schmidt baisse l’impôt sur les sociétés, relève l’âge de départ à la retraite et baisse les allocations chômage. Les socialistes populaires finissent par quitter la coalition. Les nationalistes (Danske Folke-parti) continuent leur progression au point de l’emporter aux municipales de 2014 dans l’un des six arrondissements de Copenhague. Dans le même temps, le parti d’extrême gauche, Liste de l’Unité, engrange près de 7% des voix. Aux élections européennes, le Danske Folke-parti arrive en tête avec 26,6% des voix. Aux élections anticipées de juin 2015, la coalition de gauche est battue en raison du mauvais score de certains alliés du Parti social-démocrate. Le parti libéral est appelé à constituer un nouveau gouvernement. Lars Lokke Rasmussen, premier ministre, a le soutien parlementaire du Parti du peuple danois, eurosceptique et anti-immigration. De nouvelles mesures anti-immigrations sont votées : confiscation des biens des migrants au-delà de 1 340 euros (2016), refus des quotas européens (2018). Les sociaux-démocrates reviennent au pouvoir aux élections législatives de 2019. Mette Frederiksen est nommée première ministre. Du côté de la famille royale, la reine Margreth II décide de destituer les trois enfants de son fils cadet de leur titre de princes et princesses du Danemark à partir de 2023 pour leur permettre une vie sans obligations royales. L’utilisation de ces titres est désormais limitée à la branche aînée, le prince Frederick et ses descendants.