CIRCUIT CHYPRE (avril 2019)

Données historiques

Les premières traces d'une occupation humaine remontent à la période néolithique avec par exemple le site de CHOIROKOITIZ occupé du VIIème au IVème millénaire avant JC. On ne connaît pas l'origine de ce peuplement.

Pendant l'âge du bronze (2500 à 1050 avant JC), les mines de cuivre, qui entre dans la composition du bronze, sont largement exploitées. Le commerce du cuivre permet les premiers échanges avec les égéens et les peuples du MOYEN-ORIENT. Le commerce se développe à partir de 1900 avant JC (âge du bronze moyen). Les constructions se modernisent. A partir de 1600 avant JC (âge du bronze tardif), le commerce s'intensifie et les mines et les ports se multiplient. Après 1400 avant JC, les mycéniens chassés du PELOPONNESE installent des comptoirs commerciaux à CHYPRE. Aux XIIème et XIème siècles avant JC, les grecs achéens s'installent apportant leur langue, leur religion et leurs coutumes. De nouvelles cités sont construites et des royaumes, fondés par des chefs de guerre, prospèrent. Vers 1050 avant JC, un tremblement de terre ravage l'île. C'est la fin d'une période de grande prospérité.

La période 1050 à 325 avant JC est la période de l'âge de fer appelée aussi époque des grands royaumes. Une dizaine de royaumes se partagent CHYPRE. Au IXème siècle avant JC, les phéniciens s'établissent sur l'île attirés par ses richesses. Un nouvelle période de prospérité marque le VIIème siècle avant JC puis l'île est attaquée par plusieurs conquérants. Les royaumes chypriotes ne peuvent conserver leur indépendance et tombent aux mains des assyriens (673 - 669 avant JC), des égyptiens (560 - 545) et des perses (545 -342). Sous la domination perse, les soldats chypriotes intègrent l'armée perse et participent aux campagnes de l'époque. L'île apparaît divisée entre ceux qui en ont assez de payer l'impôt aux perses et ceux qui se satisfont de cette situation. Le roi Onelisos est défait à AMATHOUS et échoue dans sa tentative d'unifier l'île. Plus tard, Evagoras de la ville prospère de SALAMINE se révolte contre la domination perse et réussit à unifier l'île. Après un long siège, il doit conclure la paix avec les perses et perd, du même coup, le contrôle de l'île. De 333 à 325 avant JC, Alexandre le Grand intègre CHYPRE à son empire après sa victoire sur les perses. A la mort du conquérant, CHYPRE est rattachée à l'état hellénistique des Ptolémées d'EGYPTE. Les royaumes deviennent des districts administratifs avec une capitale transférée de SALAMINE à PAPHOS. L'alphabet grec et la culture hellénistique se répandent. C'est une nouvelle période de prospérité pour CHYPRE.

Au Ier siècle avant JC, CHYPRE est annexée à l'empire romain à la suite de la défaite d'Antoine et de Cléopâtre à ACTIUM. L'île se pare de constructions romaines: route, ponts, aqueducs, bains, odéons, amphithéâtres, agoras. Malgré ce développement, CHYPRE conserve son caractère grec et le grec reste la langue parlée sur toute l'île. Au Ier siècle avant JC et au Ier siècle après JC, plusieurs tremblements de terre détruisent les villes qui doivent être reconstruites. CHYPRE est christianisée à la suite du passage de Saint Paul et Sain Barnabé. En 116, la révolte des juifs de SALAMINE puis l'épidémie de peste de 164 causent de très nombreuses victimes. L'édit de MILAN de 313 accorde la liberté de religion aux chrétiens. En 495, à la division de l'Empire romain, CHYPRE intègre l'Empire byzantin. Les tremblements de terre de 332 puis 342 détruisent les deux plus grandes ville de CHYPRE, PAPHOS et SALAMINE. CONSTANTIA est construite sur le site de SALAMINE et se couvre de grandes basiliques.

En 647, l'île est envahie par les arabes. En 688, l'empereur Justinien II conclut un accord avec le calife Abd al-Malik qui fait de CHYPRE un état neutre mais cette neutralité est violée à plusieurs reprises. CHYPRE doit aussi faire face aux attaques de pirates. L'empereur Nicéphore Phocas finit par en chasser les arabes. On construit les forts de SAINT HILARION et de KANTARA pour se défendre mais aussi des églises et des monastères.

C'est à la suite d'une tempête qui avait endommagé une partie de sa flotte que Richard Coeur de Lion, en route pour la troisième croisade s'empare de CHYPRE après la bataille de TREMETOUSHA. Il la vend aux Templiers qui la lui rende après une rébellion. En 1192, Richard la revend au chevalier français Guy de Lusignan qui était le dernier roi de JERUSALEM avant l'arrivée de Saladin en 1187. De 1192 à 1489, CHYPRE est administrée selon le modèle européen de l'époque et est divisée en de multiples petites seigneuries. L'église catholique remplace l'église grecque orthodoxe. Les rois continuent de se faire couronner "roi de CHYPRE et de JERUSALEM". Des nobles venus de FRANCE s'installent à CHYPRE et des marchands italiens font de CHYPRE un lieu d'échange majeur du bassin méditerranéen. On construit des cathédrales, des abbayes, des palais et de belle demeures. NICOSIE devient la capitale de CHYPRE. Des fortifications sont construites autour des grandes villes. En 1489, la dernière reine, Catherine Cornano, cède CHYPRE à VENISE. La période vénitienne est caractérisée par le renforcement des défenses de l'île (fortifications, murailles défendues par des bastions, tours de surveillance). Pour les populations, c'est une période très dure. Les vénitiens exploitent l'île et instaurent toujours plus d'impôts. En 1570, les turcs lancent leur première attaque. Ils prennent NICOSIE après de durs combats et massacrent la moitié de sa population. Il font le siège de FAMAGOUSTE pendant une année. La ville finit par se rendre et les habitants sont massacrés. La période ottomane dure de 1571 à 1878. Les églises sont détruites ou deviennent des mosquée et la population de l'île doit se convertir à l'Islam. Parallèlement, la religion grecque orthodoxe est rétablie. Les relations entre les communautés sont bonnes mais les impôts collectés au profit de l'empire ottoman provoquent de nombreuses révoltes qui unissent parfois chrétiens et musulmans. La guerre d'indépendance grecque éclate en 1821. L'archevêque de CHYPRE est exécuté en représailles.

A la suite de la convention de 1878, la GRANDE BRETAGNE en lutte aux côtés des turcs contre la RUSSIE prend en charge l'administration de CHYPRE bien que cette dernière reste sous dépendance turque jusqu'en 1914. A cette date, la GRANDE BRETAGNE annexe CHYPRE. LONDRES propose CHYPRE à ATHENES dans l'espoir d'une alliance contre les allemands mais le roi de GRECE rejette cette proposition. Au traité de LAUSANNE de 1923, la TURQUIE renonce à tous ses droits sur CHYPRE. La GRANDE BRETAGNE oeuvre à la modernisation de l'île (construction de routes et d'hôpitaux) et sa population augmente de manière importante. La population grecque de l'île fait entendre sa voix en réclamant le rattachement à la GRECE, appelé "Enosis". Des révoltes éclatent comme celle de 1931. Elles sont sévèrement réprimées par les britanniques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des volontaires chypriotes, grecs et turcs servent au sein des forces armées britanniques. A la fin de la guerre, le ROYAUME UNI, considérant que l'île occupe une position stratégique, rejette toutes les demandes d'énosis de la population grecque. Parallèlement, une opposition turque à l'énosis se forme. Les anglais utilisent l'opposition entre les communautés pour justifier leur présence et se présenter comme garants de la stabilité de l'île. Une guerre de libération éclate de 1955 à 1959. Elle est menée par des chypriotes grecs (EOKA, organisation nationale des combattants chypriotes) qui s'opposent aux forces britannique alliées aux turcs. Cette période se caractérise par des attentats, des discussions qui échouent, des déportations, des exécutions, des tortures, des combats très durs et des oppositions au sein même des communautés. Les turcs les plus extrémistes créent le TMT (organisation turque de défense) et prônent le "Taksim" c'est à dire la partition de l'île. L'ONU n'arrive pas à imposer ses résolutions et c'est finalement l'indépendance de l'île qui est décidée.

A l'issue de traité de ZURICH-LONDRES, CHYPRE devient une république indépendante le 16 août 1960. La constitution prévoit un partage des pouvoirs qui prend en compte les deux communautés (70% de grecs et 30% de turcs). L'archevêque Makarios III en devient le premier président (réélu en 1968 et 1973). La GRANDE BRETAGNE conserve deux bases militaires à DHEKELIA et AKROTIRI-EPISKOPI (soit 160 km²). Les chypriotes ne sont pas satisfaits par une indépendance qui correspond au choix des britanniques. Le pays est très rapidement ingouvernable du fait des oppositions entre communautés. Les chypriotes turcs n'ont qu'un objectif: la partition de l'île et son rattachement à la TURQUIE.

Makarios III

Le 20 juillet 1974, redoutant que CHYPRE ne passe sous le contrôle de la GRECE (la junte militaire au pouvoir tente de renverser le président de la république de CHYPRE Makarios), la TURQUIE envoie 40 000 soldats sur l'île. L'assaut des forces turques se traduit par un grand nombre de morts, de disparus, des conflits entre les communautés ainsi que des actions de résistance. A l'issue des combats, les turcs occupent 37 % de l'île. Commence alors un considérable déplacement de la population : 220 000 chypriotes grecs quittent le nord de l'île pendant que les chypriote turcs font l'inverse. L'invasion de CHYPRE par l'armée turque est condamnée par la plupart des instances internationales. En 1983, le nord de CHYPRE se proclame indépendant. La création de la République turque de CHYPRE du Nord n'a jamais été reconnue par ces mêmes instances internationales.

En 2004, la partie sud de l'île est admise au Parlement européen et, quatre ans plus tard, adopte l'euro.

Au référendum du 24 avril 2004, les chypriotes du sud de l'île refusent le projet de réunification alors qu'il est plébiscité par les chypriotes du nord.

En 2012, la crise grecque a d'immenses répercussions sur l'économie chypriote. Au bord de la faillite, CHYPRE obtient 10 milliards d'euros d'aide mais doit engager une politique d'austérité : coupes budgétaires, privatisations, restructuration de sa première banque, taxation exceptionnelle de tous les comptes bancaires ... En trois ans, CHYPRE renoue avec la croissance en n'ayant consommé que 7.5 milliards des 10 milliards d'aide obtenus.

En juillet 2017, de nouveaux échanges en SUISSE en vue d'une réunification se soldent par un échec.