SEJOUR AMSTERDAM (juillet - août 2021)
Données historiques
 
La première mention du nom d’AMSTERDAM date de 1275. Ce lieu est cité dans un document qui dispense ses habitants du paiement des taxes sur le commerce de leurs produits. A cette époque, AMSTERDAM est un village de pêcheurs rattaché à l’évêché d’UTRECHT. Cette faveur permet à AMSTERDAM de devenir la première place commerciale de HOLLANDE. AMSTERDAM obtient le statut de ville au tout début du XIVème siècle. La cité devient une importante place commerciale grâce à son port qui se développe sur le DAMRAK. En 1343, à la suite d’un miracle, AMSTERDAM devient un important centre de pèlerinage et le restera jusqu’à la Réforme. Pour se protéger, la ville se dote de canaux qui sont complétés par une palissade de terre et de bois. Après 1385, de nouveaux murs d’enceinte sont construits. A deux reprises en 1421 et 1452, la ville est ravagée par un incendie. Les maisons en bois sont progressivement remplacées par des maisons en pierre construites sur des pieux qui, pour atteindre un sol stable, doivent mesurer au moins quinze mètres. A cette époque, AMSTERDAM fait partie de la province des PAYS-BAS espagnols. Au XVIème siècle, sa population se soulève contre Philippe II d’ESPAGNE, successeur de Charles Quint, en raison de son intransigeance en matière religieuse et politique. Le gouverneur du roi à BRUXELLES met en effet en œuvre une politique centralisatrice et absolutiste et instaure une nouvelle taxe sur les ventes de bien meubles. Par ailleurs, le pouvoir fait appel à l’Inquisition pour tenter d’enrayer la diffusion des idées de Calvin. AMSTERDAM se rallie à la révolte à partir de 1578. Elle conduit à l’indépendance des sept provinces septentrionales des PAYS-BAS espagnols qui deviennent les Provinces-Unies. Le gouvernement catholique de la ville est renversé et les protestants prennent le pouvoir sans effusion de sang. Les Provinces-Unies prônent la tolérance religieuse et deviennent le refuge de ceux qui veulent vivre leur foi sans risquer d’être condamnés (juifs venus de la péninsule ibérique, protestants venus de FLANDRE et des provinces wallonnes des PAYS-BAS et huguenots venus de FRANCE). La révocation de l’Edit de NANTES en 1685 provoque l’arrivée d’une deuxième vague d’huguenots français. Parmi les réfugiés, on trouve des savants tels que Comenius et Descartes.
Au XVIIème siècle, AMSTERDAM devient la ville la plus riche du monde. Elle commerce avec les pays de la mer BALTIQUE, l’AFRIQUE, l’AMERIQUE du nord, le BRESIL et les INDES orientales grâce notamment à la Compagnie néerlandaise des INDES orientales (1602) et de celle des INDES occidentales (1621). AMSTERDAM rayonne dans toute l’EUROPE dans tous les domaines : arts (Rembrandt et Vermeer), finance (création de la première bourse de valeurs au monde en 1611), génie civile (construction des canaux et de l’hôtel de Ville de Jacob van Campen achevé en 1655). Sa population augmente passant de 50 000 à 210 000 habitants au cours du siècle malgré plusieurs épidémies de peste. La ville s’agrandit à la fin du XVIème siècle et au début du XVIIème siècle. Un nouveau port et un bastion sont construits à partir de 1611. La destruction de l’ancienne muraille permet de creuser de nouveaux canaux. De nouveaux quartiers émergent, les fossés sont transformés en canaux et les chemins en route. Les rues sont plus régulières et de nombreux immeubles sont construits. Au milieu du XVIIème siècle, la ville se dote de chantiers navals et d’un port d’importance. Des ouvriers affluent dans la ville et sont installés dans des taudis en périphérie des canaux.
Le XVIIIème siècle est marqué par le déclin de la puissance néerlandaise car les guerres contre la FRANCE entre 1672 et 1713 et la guerre de Succession d’AUTRICHE finissent par endetter très fortement le pays. Sur le plan maritime, les clients et les fournisseurs développent leurs propres flottes et passent de moins en moins par des intermédiaires néerlandais. Les Provinces-Unies sont visées par les Actes de navigation votés par les anglais à partir de 1651. Ils interdisent l’accès aux ports et colonies britanniques pour les navires des autres nations. Les chantiers navals néerlandais concurrencés accumulent les retards en raison de l’ensablement des chenaux des ports de commerce. Dans les années 1770, il faut quatre jours pour qu’un navire de la Compagnie des INDES orientales puisse accoster à AMSTERDAM. La crise financière de 1772 provoque la faillite de la banque Clifford d’AMSTERDAM. De 1780 à 1784, la Quatrième guerre anglo-néerlandaise qui oppose les Provinces-Unies et la FRANCE à la GRANDE-BRETAGNE permet aux anglais de reprendre de nombreuses concessions coloniales dans les INDES néerlandaises. Cette défaite marque la fin de l’hégémonie d’AMSTERDAM en EUROPE. En 1795, la République batave naît des Provinces-Unies. En 1806, Napoléon instaure le royaume de HOLLANDE mais il finit par annexer les PAYS-BAS en 1810. AMSTERDAM devient alors la troisième ville de l’empire aux côtés de PARIS et de ROME. Cette instabilité touche la ville de plein fouet avec le déclin du commerce et du transport : ensablement des voies d’accès, réduction des échanges avec les colonies, arrêt des échanges avec le ROYAUME-UNI en raison du conflit entre l’ANGLETERRE et la FRANCE. Louis, le frère de Napoléon Ier, est imposé comme roi du royaume de HOLLANDE. Il fait d’AMSTERDAM sa capitale en 1806. Il transforme l’hôtel de ville en un palais royal. Après l’éviction des français par les russes et les prussiens en 1813, le nouveau monarque issu de la Maison d’Orange-Nassau rétablit LA HAYE en tant que lieu de résidence et siège des Etats généraux du royaume des PAYS-BAS mais AMSTERDAM reste la capitale du Royaume des PAYS-BAS aux côtés de BRUXELLES. Après la Révolution belge de 1830, AMSTERDAM se voit attribuer le monopole du commerce avec les colonies. Pour renforcer la puissance de son port, des nouveaux canaux sont construits. La population connaît une forte croissance. Sa population passe de 202 000 habitant en 1830 à 520 000 en 1900. Les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. Des initiatives philanthropiques telles celles du médecin Samuel Sarphati (collecte des déchets, vente de pain à prix réduit) permettent d’améliorer les conditions de vie surtout à partir de 1870. La ville connaît une nouvelle période de prospérité grâce à la très forte industrialisation des années 1860 : construction de deux musées, d’une salle de concert, de la gare centrale d’AMSTERDAM, d’une ligne de défense autour d’AMSTERDAM sous la forme de 42 forts et de terres inondables pour protéger la ville. De nouveaux quartiers périphériques sont construits pour loger les ouvriers. L’émergence de ces quartiers populaires permet le fort développement du socialisme dans les années 1880 et 1890 générant de vives tensions avec les autorités. Les années 1890 sont marquées par la création de syndicats par les employés du port de la ville. La ville connaît malgré tout un second âge d’or avec la construction du canal de la Mer du Nord qui supplante le canal de la Hollande-Septentrionale. Un nouveau complexe portuaire est construit sur des îles artificielles pour accueillir les navires de marchandises. AMSTERDAM acquiert le statut incontesté de capitale du pays.
Pendant la Première guerre mondiale, les PAYS-BAS choisissent la neutralité mais AMSTERDAM doit faire face à une pénurie de nourriture. En 1917, des émeutes éclatent (« rébellion de la pomme de terre ») et font neuf tués et plus de cent blessés. Les magasins et les entrepôts sont pillés.
L’entre-deux-guerres est marqué par un nouveau plan d’agrandissement autour de quatre axes : habitations, travail, loisir et transports.
Lors de la Seconde guerre mondiale, l’Allemagne nazie envahit les PAYS-BAS le 10 mai 1940. Certains citoyens d’AMSTERDAM tentent de résister. Plus de 100 000 juifs de la ville sont déportés malgré les protestations (grèves de février 1941 qui paralysent la ville). Anne Frank, cloîtrée pendant 25 mois avec sa famille et des amis au dessus d’un magasin du centre d’AMSTERDAM, est déportée au camp de concentration de Bergen-Belsen. A la fin de la guerre, les communications avec le reste du pays sont coupées et les habitants doivent fuir la ville ou s’accommoder de chiens, de chats, de betteraves sucrières ou de bulbes de tulipe. Les arbres sont abattus pour servir de combustible.
Après la guerre, le plan d’agrandissement de l’entre-deux-guerres est relancé.
Les années 1960 et 1970 sont marquées par le rayonnement économique et commercial de la ville consécutif aux Trente Glorieuses mais aussi par une tolérance envers l’usage des drogues douces. AMSTERDAM joue un rôle central dans l’émergence du mouvement contestataire Provo initié par l’artiste Robert Jasper Grootveld. Les émeutes et les affrontements avec la police se multiplient. Les 10 mars 1966, des fumigènes sont lancés au passage du cortège nuptial qui précède le mariage de la princesse Beatrix avec le diplomate allemand Claus von Amsberg. En juin 1966, une nouvelle flambée de violence ravage le centre historique d’AMSTERDAM. En 1980, lors de l’accession au trône de Beatrix, les protestataires affrontent la police à l’extérieur de la Nieuwe Kerk (« émeutes du couronnement »). Un projet de développement qui part des anciens quartiers juifs conduit à élargir des rues en démolissant des immeubles provoquant le mécontentement des habitants. Les tensions donnent lieu à des émeutes qui conduisent à l’arrêt des travaux de démolition mais le métro est développé conformément aux plans initiaux. L’ensemble de la ville acquiert le statut d’aire protégée. De nombreux immeubles deviennent des monuments d’Etat et le quartier du Grachtengordel est inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2021.
Au début des années 2000, de nouveaux problèmes sociaux commencent à se faire sentir : insécurité, discrimination ethnique, ségrégation entre les groupes religieux et sociaux malgré une politique fondée sur le dialogue social et la tolérance. La ville s’affirme néanmoins comme une capitale culturelle importante d’EUROPE. Ville moderne, AMSTERDAM expérimente un modèle de quartier durable face à la montée des eaux. Parallèlement, plusieurs voix s’élèvent en faveur d’une piétonisation complète du centre-ville.