Narbonne (11)

Narbonne est une ville du département de l'Aude traversée par le canal de la Robine classé au Patrimoine mondial depuis 1996. Elle compte 52.500 habitants.

Fondée par les romains en 118 avant JC, Colonia Narbo Martius constitue la plus ancienne colonie romaine en Gaule ce qui lui vaudra le nom de "fille aînée de Rome hors d'Italie". Elle est située le long de la Via Domitia, première route romaine en Gaule, qui reliait l'Italie à l'Espagne. En 22 avant JC, Auguste en fait la capitale de la Gaule Narbonnaise. Elle restera l'une des villes les plus importantes de la Gaule jusqu'à la fin de l'Antiquité grâce à son port (deuxième port de l'empire romain après celui d'Ostie à Rome). La cité est détruite par un incendie en 145. Antoine le Pieux la fit reconstruire à partir de 160 mais cela ne suffit pas à empêcher son déclin au cours de l'Antiquité tardive. En 462, Narbonne est intégrée au royaume wisigoth de Toulouse dont elle devient brièvement la capitale.

En 719, la ville est conquise par les troupes des Omeyyades venues d'Espagne. De là, les Arabes lancent plusieurs raids vers le nord (vallée du Rhône, Aquitaine, Bourgogne). A partir de 735, les Francs conduits par Charles Martel assiègent la ville. Ils mettent en déroute l'armée arabe qui a franchi les Pyrénées pour se porter au secours de Narbonne. La garnison arabe de la ville est évacuée en 759 lors de la venue de Pépin le Bref. Les arabes quittent définitivement Narbonne en 793 mais poursuivent des raids jusqu'en 1020.

En 859, la cité est pillée par les Vikings d'Hasting.

A partir du IXème siècle, Narbonne devient un important centre religieux, spirituel, intellectuel et commerçant. Non loin de là, l'abbaye de Fontfroide (voir Abbayes et châteaux cathares) est le siège des forces catholiques pendant la Croisade des Albigeois. La basilique Saint Paul, construite sous le règne de Charlemagne au VIIIème siècle, est transformée en édifice défensif. Le palais des archevêques est construit entre le XIIIème et le XIVème siècle. Le palais politique avec le donjon Gilles Aycelin est relié aux bâtiments religieux par le cloître et le "passage de l'ancre". La cathédrale Saint Just et Saint Pasteur possède les plus grandes orgues d'Europe continentale. Jusqu'à la fin du Moyen-âge, la ville est gouvernée conjointement par l'archevêque et le vicomte.

Après la Révolution, la commune n'est plus qu'une sous préfecture rurale.

La ville se développe à la fin du XIXème siècle grâce à la vigne et grâce à sa situation géographique (noeud ferroviaire). Sa municipalité républicaine s'oppose à Napoléon III (avant 1870), se soulève contre les "versaillais" de Thiers (1871) puis élit un maire socialiste ardent défenseur de la langue d'oc, Ernest Ferroul.

L'année 1907 est marquée par la révolte des vignerons du Languedoc soutenus par E Ferroul. Ils constituent un comité pour la défense de la viticulture et se rassemblent dans les préfectures et sous préfectures du Languedoc-Roussillon. Les discours séparatistes en occitan conduisent à l'arrestation de Ferroul le 19 juin 1907. Clémenceau fait appel à l'armée qui dépèche 22 régiments d'infanterie et 12 régiments de cavalerie. De nouvelles arrestations déclenchent la colère des manifestants. Massée devant l'hotel de ville, la foule entrave la progression des gendarmes en se couchant par terre. Des incidents éclatent un peu partout en ville. La cavalerie tire sur la foule faisant deux morts dont un adolescent de 14 ans. Les conseils municipaux du Gard, de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées Orientales démissionnent. Le 20 juin, la tension monte et c'est tout le midi qui s'embrase. Les perceptions, préfectures, sous préfectures sont attaquées, pillées et incendiées. Les troupes font feu sur la foule. On dénombre 5 morts dont une jeune fille de 20 ans, Cécile Bourrel, et 33 blessés.Lors de ses obsèques le 22 juin, 100.000 personnes font le déplacement. La tension retombe tandis que la parlement renouvèle sa confiance au gouvernement et que l'Humanité titre que "la chambre acquitte les massacreurs du midi".

Narbonne vit aujourd'hui de la viticulture, de l'industrie et du tourisme.

 

A voir :Via Domitia, cathédrale Saint Just et Saint Pasteur (grand retable gothique, orgues, trésor avec son phénomène acoustique), palais des archevêques, donjon Gilles Aycelin (162 marches), pont des Marchands sur le canal de la Robine, basilique Saint Paul, maison des trois nourrices (Renaissance), les Halles de style Baltard, maison natale de Charles Trenet (né le 18/05/1913).

 

A voir aussi : musée archéologique, musée lapidaire, horreum romain.

 

Via domitia

 

Place du forum

 

Cimetière paléo-chrétien

 

 

Palais des Archevêque et donjon Gille Aycelin

 

 

Passage de l'Ancre

 

Donjon Gilles Aycelin

 

Vue depuis le donjon

 

Jardin des Archevêques

 

Cloître

 

 

Cathédrale Saint Just et Saint Pasteur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Feuillet d'ivoire (IXème siècle) / Vierge à l'enfant (XVème siècle)

 

Canal de la Robine

 

 

 

 

 

Maison des trois nourrices

 

 

Maison natale de Charles Trénet

 

 

Les Halles

 

 

Narbonne plage

 

 

 

Mes commentaires :

Ville visitée à plusieurs reprises avant d'en découvrir toutes les curiosités en mai 2014. Il faut bien consacrer une journée complète à la visite de Narbonne et de ses musées. Tous les musées n'ouvrent qu'à 10 heures ce qui laisse le temps d'une promenade en ville. La montée au donjon G Aycelin permet d'avoir un superbe panorama. Le trésor de la cathédrale ne vaut le détour que pour son phénomène accoustique (écouter les sons immédiatement sous le centre de la coupole).