Cathédrale de Bourges (18)

Au XIIème siècle, Bourges se situait à la limite sud du domaine royal. Aux portes de la ville, commençait l'Aquitaine sous domination anglaise. L'autorité de l'archevêque de Bourges qui avait le titre de Primat d'Aquitaine était de fait souvent contestée. En 1195, Henri de Sully, archevêque de Bourges, décide de faire construire une cathédrale destinée à remplacer l'édifice roman qui datait des XI et XIIèmes siècles. La construction d'un édifice gothique au sud de la Loire était d'une grande importance pour le prestige du roi de France et celui de l'archevêque. L'édifice sera de grande envergure et innovant. Les travaux commencent par le chevet qui nécessite la contruction d'un soubassement (appelé aujourd'hui crypte) établi sur le fossé d'un rempart gallo- romain. De 1195 à 1214, on construit près de la moitié de l'édifice qui correspond à un peu plus du choeur actuel. La deuxième campagne dure de 1225 à 1230: gros oeuvre de la nef et de la façade occidentale, cinq portails sculptés complètent la façade. En 1313, on doit consolider la tour sud (dite "Tour Sourde" car elle n'a jamais reçu de cloches, 58 mètres de hauteur) au moyen d'un énorme butant. D'autres travaux de consolidation concernent la façade. La tour nord est inachevée lors de la consécration de la cathédrale le 13 mai 1324. La façade est modifiée à la fin du XIVème siècle. En 1506, la tour nord s'écroule lors des travaux d'achèvement. Elle est alors remplacée par la tour actuelle dite "Tour de Beurre". Elle mesure 66 mètres de hauteur. Les fidèles qui participèrent à sa construction furent dispensés de jeûne pendant le carême. Pendant les guerres de religions, Bourges tombent aux mains d'une troupe protestante qui dégrade le décor sculpté de la cathédrale. Au XIXème siècle, on ajoute les balustrades des toits, les pinacles sur les contreforts et les porches latéraux. La cathédrale est inscrite en décembre 1992 sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Particularité de la cathédrale de Bourges : absence de transept, pas de coupure entre la nef et le choeur, double collatéral et double déambulatoire autour du choeur, ouverture à l'ouest par cinq portails, ensemble rare de vitraux des XII, XV, XVI et XVIIèmes siècles, hauteur de la nef = 37 mètres, superficie = 5900 m².
 
 
 
 
 
 
 
Mes commentaires:
La cathédrale est à coup sûr un véritable joyau de l'art roman. Elle vaut à elle seule le détour. Ses dimensions, son architecture, sa luminosité, la beauté de ses vitraux ne peuvent pas laisser indifférent.