Arles (13)
 
Arles est une ville des Bouches du Rhône traversée par le Rhône. Avec près de 76.000 hectares, c’est la plus grande commune de France. Son nom vient du celte Arelate qui correspond à un lieu situé près d’un étang (en fait les marécages qui entouraient la cité).
Arles est d’abord un oppidum celte fréquenté par des commerçants venus de Méditerranée. Après la fondation de Marseille (600 avant JC), la cité devient temporairement un emporion grec puis une colonie appelée Thélinée. Elle repasse aux mains des celtes au début du IVème siècle avant JC et reprend son nom précédent.
A partir de 122 avant JC, les romains s’installent en Provence. A la suite de son soutien à Jules César contre Marseille, Arles devient une colonie romaine dès 46 avant JC et commence une période florissante. La cité se protège derrière des remparts et s’embellit de nombreuses constructions. Après les destructions des années 250 à 270, Arles se développe à nouveau sous le règne de l’empereur Constantin. Arles devient alors une résidence de l’empereur. Constantin y séjourne à plusieurs reprises.
En 476, Arles est prise par les wisigoths d’Aquitaine avant de passer sous protectorat ostrogoth en 508. Arles devient ville franque en 536. La ville connait alors une longue période de guerre et de catastrophes : peste dès 543, nombreux sièges, crue du Rhône en 580, famines. Au VIIème siècle, Arles est administrée par les mérovingiens. A partir des années 720, elle doit faire face aux raids des sarrasins. Entre 735 et 739, Arles et Avignon alliées des maures se révoltent contre l’autorité royale. Les deux villes sont pillées par les carolingiens. Cette période est suivi d’un nouvel essor grâce au commerce et à l’agriculture. Cette prospérité dure jusqu’à la mort de Charlemagne et la désagrégation de l’Empire carolingien. Arles est pillée en 842 et 850 par les sarrasins puis en 859 par les normands. Le 15 octobre 879, Boson se fait sacrer roi de Provence et de Bourgogne et fait de Vienne sa capitale. Son fils Louis, rendu aveugle à la suite d’un combat, est contraint de prendre Hugues d’Arles comme régent. Ce dernier s’installe à Arles qui devient la capitale du royaume avant son couronnement comme roi d’Italie. A la mort de Louis l’Aveugle en 928, sa couronne revient à Raoul, roi de Francie occidentale. Les comtes de Provence vont jouer un rôle de premier plan dans la région. Le premier d’entre eux, Guillaume Ier, chasse les sarrasins en 973. Il s’en suit une courte période de prospérité. En 1032, les comtes de Provence, affaiblis par les ambitions d’autres familles importantes et par la réforme grégorienne qui oppose le comte et l’archevêque d’Arles, ne peuvent empêcher le rattachement d’Arles au Saint-Empire romain germanique. Les défrichements, l’assèchement de marais puis l’agriculture permettent le développement d’Arles au-delà de ses murs. La ville s’ouvre aux commerçants italiens qui viennent de Gênes et de Pise. L’affrontement entre les deux cités rend possible l’installation de la 2nde dynastie des comtes de Provence. A partir de 1131, les arlésiens décident de s’émanciper et proclament le consulat. L’empereur Frédéric Barberousse que cette émancipation préoccupe, s’y fait sacrer roi d’Arles en 1178 puis transfert la capitale comtale à Aix, cité plus calme. Malgré cela, Arles continue son développement grâce aux activités maritimes et au commerce du sel et du vermillon. Plusieurs églises romanes sont construites. Le mouvement d’émancipation se poursuit au XIIIème siècle malgré l’opposition du clergé et de la royauté française. Il est doublé d’une volonté d’expansion qui l’oppose d’abord à Marseille. Une ligue est ensuite fondée. Elle regroupe Arles, Avignon, Marseille et Barral des Baux. Profitant du départ en croisade de comte de Provence Charles d’Anjou, Arles revendique encore plus d’autonomie et chasse son archevêque. Les capétiens mettent de l’ordre dans la région et Arles perd ses consuls qui sont remplacés par des fonctionnaires comtaux. Arles décline au profit d’Aix (pouvoir politique), d’Avignon (pouvoir ecclésiastique, commerce) et de Marseille (commerce). Guerres, famines et épidémies de peste accélèrent ce déclin. La ville se repeuple à partir des années 1470 grâce à l’élevage, le commerce des peaux et de la laine mais aussi grâce à la proximité de la papauté en Avignon qui attire les négociants italiens. La Provence est rattachée à la couronne de France en 1483. Une courte période de prospérité commence grâce à l’agriculture : assèchement des marais, irrigation, constructions, hôtels particuliers de style Renaissance. Elle s’achève avec les guerres de religion auxquelles s’ajoutent la peste et des inondations. La ville étranglée par les dettes doit vendre son territoire qui fait la prospérité de vastes domaines fonciers en Camargue notamment. Malgré une période de constructions (hôtels particuliers, hôtel de ville en 1675, modification du plan de la ville), Arles n’a plus aucun rôle politique. Seul subsiste l’archevêché qui attirent un grand nombre de congrégations religieuses. Après une parenthèse liée au risque d’une invasion des troupes du duc de Savoie et plusieurs catastrophes (inondations de 1700 et 1710, peste de 1721), Arles prospère à nouveau et s’embellit avec de nouvelles constructions publiques ou privées grâce à son agriculture, son activité portuaire mais aussi grâce à son industrie naissante.
L’hiver 1788 – 1789 particulièrement rude plonge les arlésiens dans la misère. A la suite d’émeutes, ils récusent leurs députés aux Etats Généraux, prennent la cité, renvoient leurs consuls et forment un nouveau conseil. Dès le début de la Révolution, Pierre-Antoine Antonelle à la tête des monnaidiers (favorables à la Révolution) s’oppose à l’archevêque Monseigneur du Lau et ses chiffonistes. Les seconds prennent l’ascendant sur les premiers qui sont chassés de la ville. En 1792, Arles est déclarée en état de rébellion contre la République. Les marseillais entrent dans une ville désertée par les chiffonistes. Arles est condamnée à raser ses remparts.
A partir du XIXème siècle, Arles connait de profondes mutations : construction d’habitations ouvrières, mise en valeur du patrimoine (arènes, théâtre antique, découverte du site d’Aliscamps), développement de la Camargue, création de deux lignes de chemin de fer. La crise vinicole du début de XXème siècle et la Première Guerre mondiale conduit au développement de l’élevage. Arles s’oriente vers le tourisme en construisant de grands hôtels. En 1944, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale font des dégâts sur une grande partie de la commune. Après la guerre, la riziculture se développe en Camargue.
La ville compte aujourd’hui près de 53.000 arlésiens. Son économie repose sur l’agriculture, sur ses nombreuses PME et sur le tourisme. Son riche passé, ses monuments antiques, romains et romans lui valent d’être inscrite au Patrimoine mondial de l’Humanité en 1981. En 2008, on trouve dans les sédiments du Rhône le plus vieux buste connu de Jules César.
 
A voir aussi : Musée départemental Arles antique.
Arles pendant la période romaine
 
Cryptoportique
 
 
Thermes de Constantin
 
 
 
 
Place du Forum
 
Statue de Frédéric Mistral
 
Café Van Gogh
 
Arènes
 
 
 
 
 
 
 
Amphithéâtre
 
 
 
 
Aqueduc
 
Les Alyscamps
 
Chapelle Saint Accurse
 
 
 
Monument des Consuls
 
 
Les Alyscamps selon V Van Gogh
 
Chapelle des Porcelet
 
Enclos funéraire

Eglise Saint Honorat

 
 
 
 
 
 
 
Remparts / Fresque
 
Place de la République
 
 
 
Eglise Saint Anne
 
Hôtel de ville
 
 
Eglise Saint Trophime
 
 
 
 
 
 
Cloître Saint Trophime
 
 
 
 
 
 
Eglise des Trinitaires / Chapelle des Jésuites
 
Maison des Consuls de la République avec banc à degrés
 
Hôtel Dieu - Maison de la Santé
 
 
Le Jardin de la Maison de Santé à Arles (Vincent Van Gogh)
 
 
Grande Boucherie
 
Hôtel de la Lauzière
 
 
 
Mes commentaires:
Ville à l'architecture riche et très variée avec des constructions bien conservées de l'époque gallo-romaine, du Moyen-Âge et de la Renaissance. L'Office du Tourisme propose des circuits à pied qui permettent la découverte du patrimoine de la ville décliné en plusieurs thèmes (Epoque gallo-romaine, Moyen-Âge, Renaissance et Classique, Sur les traces de Van Gogh, Epoque Contemporaine). A éviter le samedi, un immense marché en centre ville rend difficile la circulation et compliquée la recherche d'une place de parking.