Annecy et lac d'Annecy (74)

Annecy est située au nord des Alpes françaises. Son altitude varie entre 396 et 1 153 mètres. Son climat est continental montagnard avec une humidité marquée, des hivers froids et neigeux et une saison estivale douce.
Occupé dès la préhistoire, le site est un village lacustre au IIème millénaire avant JC. Au début du IVème sièle avant JC, les allobroges s'installent entre le Rhône et les Alpes et les historiens évoquent un village qui se serait développé dans la plaine des Fins au cours du Ier siècle avant JC. Les romains occupent les lieux à partir du IIème siècle avant JC battant les allobroges en 121 puis en 62 avant JC. Ils y construisent des routes et des mansions (auberges ou gîtes d'étape). Une bourgade appelée Boutae se développe durant la seconde moitié du Ier siècle avant JC. Du Ier jusqu'à la moitié du IIIème siècle, elle connaît une certaine prospérité. Elle se dote d'une place publique, d'une basilique, de temples, de thermes et d'un théâtre. La ville, incendiée au IIIème siècle lors des incursions barbares, est abandonnée jusqu'au Vème siècle. A cette époque, les lieux sont concédés par le général romain Aetius à un peuple germain, les burgondes, mais, en raison de l'insécurité, les nouveaux venus doivent se réfugier dans les collines voisines. Sur les coteaux d'Annecy-le-Vieux, des documents du IXème siècle attestent l'existence d'un domaine agricole vers les VII et VIIIèmes siècles. Son nom est Anesciacum.
Il faut attendre le XIème siècle pour que la ville renaissse, défendue par une tour édifiée sur le dernier contrefort du Semnoz. Possession du comte Amédée Ier de Genève, elle se développe et une maison forte est édifiée sur l'île au milieu du Thiou. En lutte permanente avec les évêques de Genève, les comtes de Genève finissent par se réfugier à Annecy à la fin du XIIème siècle. La ville devient capitale du comté. En 1401, le comte de Savoie Amédée VIII acquiert le comté de Genève. Il est divisé en deux comtés celui de Genève et celui de Genevois avec Annecy pour capitale. Ce dernier est confié au fils cadet d'Amédée VIII, Philippe de Savoie. A sa mort et en l'absence de descendant, le comté revient à Janus de Savoie, fils de Louis de Savoie lui-même fils d'Amédée VIII. Il fait d'Annecy sa résidence officielle. La ville se développe : conseil comtal, chambre des comptes, procureur fiscal, juge mage. En 1491, à la mort de Janus, Annecy est de nouveau rattachée à la Savoie. Le comté est érigé en duché en 1564 par Emmanuel Philibert qui entend s'attacher et surveiller Jacques de Nemours qui est alors à la tête d'une région allant du Genevois à Ugine. Après le triomphe de la Réforme calviniste à Genève, les chanoines de la cathédrale Saint Pierre s'installent à Annecy accompagnés de plusieurs ordres religieux. Annexcy devient une citadelle avancée de la Contre-Réforme. Plusieurs évèques de Genève résident de façon permanente à Annecy. L'un d'entre eux François de Sale, enfant du pays et évèque de 1602 à 1622, jette les bases d'une solide réforme du clergé. Il marque durablement la région du fait de son prestige intellectuel et spirituel. Annecy devient la "Rome des Alpes". Le 5 octobre 1600, Henri IV qui a envahi la Savoie, fait son entrée à Annecy accompagné d'Henri Ier de Savoie-Nemours qui s'est rallié à lui en 1594. En 1606, François de Sale et le président du Sénat de Savoie, Antoine Favre, créent l'Académie florimontane. En 1610, François de Sales et Jeanne de Chantal fondent l'ordre de la Visitation. Annecy accueille dans la foulée de nombreux ordres et congégations. La ville compte treize maisons religieuses pour 5 000 habitants. Elles prennent en charge l'éducation, les hôpitaux et font travailler artisans et commerçants.
Les idées de la Révolution trouvent écho auprès de la bourgeoisie annécienne. On y lit les écrits de Voltaire et du genevois Jean-Jacques Rousseau. Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792, les troupes françaises envahissent par surprise le duché de Savoie obligeant l'armée sarde, les fonctionnaires et les membres du clergé à se réfugier à Turin, capitale des états de Savoie. Une municipalité républicaine dirigée par l'avocat Jean François Favre est élue mais le véritable pouvoir est détenu par une société jacobine qui compte 110 membres parmi la bourgeoisie de la ville. La mobilisation des hommes, les réquisitions militaires, l'augmentation des impôts, les expropriations anti-religieuses, la répression et la déchristianisation conduisent la population à se révolter. Les émeutes firent 86 morts. Sous le Directoire en 1797, les déserteurs et les prêtres insermentés sont pourchassés et certains d'entre eux sont déportés en Guyane. Les importants marchés de France sont accessibles et les fonds genevois disponibles ainsi que le savoir-faire industriel annécien (textile, métallurgie grâce à la force hydraulique apportée par le Thiou) permettent l'installation de fabriques. L'industrie textile se développe. En 1811, la manufacture de coton emploie un millier d'ouvriers.
En 1815, les habitants célèbrent la réintégration d'Annecy au sein du royaume de Piémont-Sardaigne, appelé ainsi depuis que les ducs de Savoie sont devenus rois de Sardaigne vers 1720. En 1822, la ville devient la capitale de la province du Genevois et accueille un siège épiscopal en son nom propre. La période sarde de 1815 à 1860 est marquée par des grands travaux d'urbanisme : assainissement, percement et pavage de rues et de places, éclairage au gaz. Annecy connait un important essor économique porté en 1850 par l'institution de la Banque de Savoie.
Au traité de Turin du 24 mars 1860, Victor-Emmanuel II "consent à la réunion de la Savoie et de Nice ... étant entendu que cette réunion sera effectuée dans nulle contrainte de la volonté des populations". Il délie ses sujets savoyards de leur serment de fidélité. En contrepartie, Napoléon III appuie le pocessus d'unification des Etats italiens sous l'égide du Piémont. Le 22 avril 1860 est marqué par le plébiscite des savoyards qui se prononcent en faveur du rattachement à la France. Le 14 juin 1860, la Savoie est officiellement remise à la France.

Le train à vapeur arrive en 1866. L'électricité est distribuée à partir de 1906. L'essor industriel de la ville est doublé d'un essor touristique. On découvre Annecy, son lac et ses montagnes. Durant la Deuxième guerre mondiale, Annecy est bombardée par les Alliés qui visent son usine de roulements, siège d'une centaine de membres de la Milice française et de prisonniers de guerre. La ville est libérée le 19 août 1944 par la Résistance du Maquis des Glières. La croix de guerre avec étoile est épinglée sur le blason municipal. A partir de 1953, la restauration du château et des quartiers historiques commence. Un collecteur permet au lac de retrouver sa propreté. Une zone piétonne est créée. Annecy est reliée à Paris par TGV. Après le regroupement avec cinq autres communes en juin 2016, Annecy compte aujourd'hui près de 131 000 habitants.
 
Jardins de l'Europe

 

 

 

Île des Cygnes

 

Cygne tuberculé

 

Foulque macroule / Grèbe huppé

 

 

 

 

Hôtel de Ville

 

 

 

 

 

Eglise Saint François

 

 

 

 

 

Château

 

 

Eglise Saint Joseph

 

 

Le lac d'Annecy est l'un des lacs les plus purs d'Europe. C'est le deuxième lac d'origine glaciaire de France. Longueur = 14.6 km, largeur = 0.8 à 3.2 km, profondeur moyenne = 41 mètres, profondeur maximale 80 mètres, altitude = 447 mètres.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mes commentaires:
Ce n'est pas sans raison si Annecy a été élue ville de France où l'on vit le mieux (2021, 183 critères). Tout est réunit ici pour faire de cette ville un véritable coup de coeur : vieille ville touristique, patrimoine historique et naturel exceptionnel, lac aux eaux d'une grande pureté, piste cyclable facile d'accès, gastronomie savoyarde hypercolorique mais incontournable. A découvrir absolument. C'est un lieu vraiment magique.